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100 Villes, 100 Jours : Assilah

Ibrahim,

J’ai arrêté mes études après le Bac. Pour continuer, il fallait que j’aille à Tanger, parce qu’à Assilah, il n’y a pas de faculté et mon père ne voulait pas que sa fille aille seule étudier dans une autre ville. Aujourd’hui, mon fils est sur le point de décrocher son bac, et pour être sincère, moi non plus je n’ai pas envie qu’il étudie loin de moi et qu’il rentre chaque jour à neuf heures du soir. Maintenant, pour chaque chose, il faut aller à Tanger. Même pour accoucher de mon fils, j’ai dû aller à Tanger. Ici, nous avons un seul hôpital et quand il y a un cas urgent, ils ont peur parce qu’ils n’ont ni les médecins ni les équipements qu’il faut, alors ils nous demandent d’aller à l’hôpital Mohammed V de Tanger. J’ai grandi en entendant des programmes et des promesses de changement et je vois que mes enfants grandissent en écoutant les mêmes promesses, les mêmes programmes… Une fois j’ai raconté à mon fils comment j’étais tombée dans un trou à l’école. Maintenant, il étudie dans la même école où j’étais, et sur le terrain de sport, il a retrouvé le trou où j’étais tombée. Le même. Toujours à sa place… Il est vrai qu’Assilah est une ville touristique et culturelle mais nous ne voulons plus travailler qu’un seul mois par an. Et puis malheureusement, tout le monde ne profite pas des retombées du tourisme. Il nous faut des opportunités de travail pendant toute l’année. Malgré tout cela, j’ai encore de l’espoir, parce que je me dis qu’il y a des personnes qui veulent travailler et donner le meilleur d’eux mêmes pour ce pays, car eux aussi ont des enfants qui vont grandir ici.  

Plus d’indépendance pour développer son potentiel  

La pluie battante n’a pas découragé les habitants d’Assilah, qui ont été nombreux à répondre à l’invitation des Indépendants. L’enthousiasme des citoyens pour cette ville touristique, propre et sécurisée, est perceptible immédiatement. Véritable carte postale de la côte Atlantique, où les vagues viennent s’écraser au pied des remparts de la medina, Assilah fait la fierté de tous.

Pourtant, son développement économique pourrait être plus rapide, selon les 500 participants présents. Il s’agirait pour cela d’être moins dépendant de Tanger et de dynamiser le tissu économique en attirant des investisseurs. Ici, on regrette souvent de voir les villes voisines saisir des opportunités qui auraient pu bénéficier à la cité balnéaire. Un sentiment d’abandon est parfois exprimé. L’équilibre entre les villes de la région apparaît comme un enjeu majeur pour l’avenir.

La grande offre touristique et culturelle dont dispose Assilah est considérée comme sous-exploitée. La Torre de Menagem, Bab Al Homr, Borj Krikiya, ou encore le Palais Raïssouli sont des atouts à valoriser pour attirer le public. De même, le Festival international de la culture d’Assilah, qui devait souffler sa 42ème bougie cette année, pourrait être développé à l’instar du festival Gnaoua d’Essaouira. Durant l’événement, des peintres et street-artistes du monde entier viennent exprimer leurs talents sur les murs blanchis à la chaux et pourraient bénéficier d’une plus grande visibilité. Une démarche touristique et culturelle plus structurée permettrait sans doute de créer des emplois stables pour les familles actuellement en difficulté.

Les services de santé sont également à améliorer. Par exemple, en raison des faibles infrastructures, de nombreuses femmes sont obligées d’aller à Tanger pour accoucher. Les conséquences peuvent être dramatiques, car la route est longue et le manque d’ambulances équipées rend le trajet périlleux. Plus généralement, la qualité des établissements de la ville et le coût élevé des médicaments sont des sujets de préoccupation pour les Zaïlachis.

Enfin, l’éducation suscite bien des attentes. Les écoles publiques ont besoin de moyens et l’absence d’enseignement supérieur amène les bacheliers à quitter Assilah pour étudier. Là encore, le manque d’indépendance de la ville est perçu comme un frein.

Proposition des citoyens  

  • Aménager un service maternité ainsi que des salles d’accouchement de qualité ;
  • Améliorer la qualité des services médicaux en renforçant les effectifs et en respectant les horaires de travail ;
  • Aménager davantage de dispensaires et les doter des équipements et des médicaments nécessaires ;
  • Créer plus d’opportunités d’emploi en aménageant de nouvelles zones industrielles ;
  • Aménager des marchés de proximité pour structurer le commerce informel ;
  • Construire de nouvelles salles de classes afin de faire face à  l’encombrement et généraliser le préscolaire  dès l’âge de 4 ans ;
  • Construire des instituts de formation supérieure, des centres de formation professionnelle et des centres de langues ;
  • Encourager, stimuler et améliorer les conditions de travail du personnel éducatif ;
  • Moderniser la flotte de pêche traditionnelle et améliorer les conditions de travail de la pêche artisanale ;
  • Promouvoir la culture, subventionner et développer le festival international de la culture d’Asilah ;
  • Encourager les jeunes de la ville en aménageant   des centres culturels et sportifs.
  • 100 jours 100 villes: résumés de la gare d'Asilah

100 Villes, 100 Jours : Mohammedia

Lahbib,

Les habitants de Mohammedia ont besoin d’un grand hôpital. C’est la priorité et la demande principale des citoyens. J’ai l’impression que l’état de l’hôpital Moulay Abdellah est inchangé, c’est le même que dans mes souvenirs d’enfance. Il n’est pas normal que la population et la ville grandissent sans que l’hôpital n’augmente sa capacité et n’améliore ses équipements. Les médecins et infirmiers sont en sous-effectif, et le peu de médicaments disponibles tombent rapidement en rupture. À cause de cela, un trop grand nombre de malades en situation précaire n’ont pas accès aux traitements. D’autre part, la situation économique de Mohammedia s’est beaucoup détériorée ces dernières années. Cela se reflète sur le taux de chômage et la cherté de la vie. Il nous faut une solution au problème de la Samir. C’était le poumon économique de la ville. Depuis sa fermeture, la pauvreté et la précarité sont de retour. Même la commune qui remplissait ses caisses grâce aux impôts locaux que générait la Samir en souffre. Ces impôts locaux servaient en effet à financer l’entretien des routes et des boulevards. Les jeunes sont victimes du manque d’opportunités de travail. Dans ces conditions, comment peuvent-ils envisager l’avenir? Nos maisons des jeunes n’ont pas de moyens pour organiser des activités et des animations pour les habitants.  Nous avons également un problème de mobilité entre Mohammedia et Casa, les moyens de transport ne sont pas à la hauteur, nous aimerions qu’ils soient comme ceux qui vont à Rabat. L’état des moyens de transport qui relient la ville à Casablanca est déplorable, les bus sont délabrés, les vitres sont cassées. Les usagers vivent un véritable calvaire !  L’infrastructure s’est dégradée : avant, dès qu’il y avait un trou ou un équipement abîmé, il était rapidement réparé, maintenant ce n’est plus le cas. Il faut prendre soin de la ville, quand c’est bien entretenu, cela se voit. Regardez comment l’équipe de foot a bien évolué, il faut prendre exemple sur cette amélioration, dans l’infrastructure, pour tout ce qui tient des biens publics et sociaux.  

Pallier les fermetures d’usines et redorer l’image de la ville  

La caravane 100 Villes, 100 Jours s’est virtuellement arrêtée à Mohammedia, au milieu du mois de juin, pour rencontrer 146 de ses habitants. Autrefois appelée Fedala, la ville possède une riche histoire : aux XIVe et XVe siècles, elle accueillait des marchands génois, vénitiens ou encore espagnols et servait de refuge aux corsaires de Salé, lorsqu’ils étaient poursuivis par les frégates françaises.

Aujourd’hui, Mohammedia est connue comme étant la “ville des fleurs” et sa douceur de vivre attire toutes les classes sociales, mais également une part considérable de touristes locaux. Ses citoyens sont fiers de sa position géographique stratégique, entre deux grandes villes que sont Rabat et Casablanca, mais aussi parce qu’elle se situe sur un littoral propice aux activités, telles que les sports nautiques ou la pêche. Toutefois, ils regrettent la perte de son identité et le peu de considération pour son histoire. La pollution du littoral et de nombreuses plages, prisées pendant la saison estivale, constitue également un point faible cité durant la rencontre

D’un point de vue économique, les participants décrivent une forte détérioration de la situation suite à la fermeture de plusieurs usines, telles que Fagor ou Procter & Gamble. Les habitants sont confrontés à un taux de chômage élevé. Un sentiment de précarité au sein des familles à faible revenu s’est également développé. Mais le problème le plus important a été la fermeture de la Samir. En effet, la station de raffinage offrait des opportunités d’emplois aux habitants et permettait aussi, grâce aux recettes fiscales, de financer les travaux de construction et de rénovation des infrastructures, telles que les routes, ou l’aménagement de jardins et d’espaces consacrés aux activités sportives.

Sur le plan de la santé, les participants soulignent la faible capacité d’accueil de l’hôpital Moulay Abdellah, due à l’expansion démographique, mais aussi au manque d’équipements, de médicaments et de personnel médical. Des cas de non-respect des horaires de travail et de mauvais traitement des patients, dans certains dispensaires, ont également été signalés.

Enfin, les habitants déplorent un problème de mobilité, car les transports publics ne sont pas à la hauteur de leurs besoins. Ils regrettent notamment l’absence d’une gare routière pour les voyageurs et déplorent le fait que le réseau de transport en commun ne desserve pas l’ensemble des quartiers de la ville.

Propositions des citoyens:

  • Aménager une zone franche pour encourager l’investissement et mettre un terme à la récession économique que connaît la commune ; 
  • Construire un centre hospitalier universitaire qui regroupe l’ensemble des spécialités et restructurer l’hôpital Moulay Abdallah qui a besoin de plus de personnel ;
  • Réformer les dispensaires de santé, en renforçant leurs effectifs en personnel soignant et en les équipant du matériel médical nécessaire ;
  • Mettre à disposition plus d’ambulances ; 
  • Mettre en place un centre de kinésithérapie ;
  • Mettre en place un marché moderne de proximité ;
  • Assurer la gratuité des médicaments et traitements aux personnes atteintes de maladies chroniques ou qui souffrent de cancers ; 
  • Construire une cité estudiantine tout en encourageant la digitalisation de l’enseignement et les activités parascolaires au sein des écoles ;
  • Réhabiliter l’enseignement et les écoles publiques à travers l’amélioration de la qualité des programmes et en intégrant de nouvelles technologies et équipements dans les salles de classe ;
  • Améliorer la formation des enseignants et leur permettre d’accéder à la formation continue ;
  • Améliorer l’état du réseau de voirie et revoir le cahier de charges de la société délégataire du service de transport public, rénover le parc de bus et garantir l’accessibilité aux personnes en situation de handicap ;
  • Mettre en place des espaces verts et installer des équipements de sport pour encourager les habitants à la pratique sportive. 

100 Villes, 100 Jours : Ain El Aouda

Zahra E.  

Ce qu’il y a de bien à Ain Aouda, c’est son climat et sa situation proche de Rabat. On peut dire que c’est une ville qui a de l’avenir. Pour ce qui est de nos besoins, la priorité c’est l’emploi. Les entreprises installées sont insuffisantes pour employer tous les jeunes de la ville. Il faut également soutenir le travail associatif car il permet de venir en aide à la population et participe à son encadrement et à son orientation. Prenons l’exemple d’une femme au foyer qui prépare des pâtisseries : des aides peuvent lui permettre de rendre son travail lucratif, de le formaliser, voire même de lui faire bénéficier d’une couverture médicale, d’une retraite et de la formation nécessaire pour tenir une comptabilité en bonne et due forme. Il en va de même pour les artisans de la laine et de tapis ayant besoin d’aides pour la commercialisation de leurs produits, par exemple à travers la mise en place d’un marché profitable à tous.   Il y a des problèmes liés au secteur de la santé, nous n’avons que des dispensaires, l’un à Hay Rbaâtach et l’autre à Sidi Laarbi. Nous voulons un hôpital regroupant suffisamment de spécialités ! Ma fille est tombée malade et je n’ai pas réussi à trouver de spécialistes pouvant établir un diagnostic. Dans l’hôpital de proximité, on n’a trouvé personne pouvant la prendre en charge comme il se doit. Il n’y a même personne pour s’occuper des échographies ! Ain Aouda est en position très difficile en matière de santé, sans parler de son explosion démographique, il n’y a qu’à voir la taille de Hay Rahma ! Faute d’alternatives, nous sommes obligés de nous rendre à Temara ou à Rabat. On est nombreux à avoir été  contraints d’aller jusqu’à l’hôpital Souissi, au beau milieu de la nuit, pour une urgence ! Au-delà du secteur public, nous aimerions bien voir des médecins spécialistes s’installer ici.  

Développer la qualité de vie des habitants  

La rencontre virtuelle organisée par les Indépendants, pour donner la parole aux habitants de Aïn El Aouda, a permis de dresser un état des lieux préoccupant de la commune. En effet, les personnes connectées en visioconférence ont évoqué de nombreux problèmes qui y rendent la vie quotidienne difficile.

Situé dans la périphérie de Rabat, ce bourg agricole est touché par un taux de chômage élevé, en l’absence d’une réelle activité économique. La plupart des actifs travaillent dans la capitale ou à Témara et le manque de transport rend la trentaine de kilomètres pénible à parcourir.

Par ailleurs, les participants indiquent que plusieurs quartiers sont enclavés, en raison du mauvais état des routes et que l’habitat informel se développe depuis plusieurs années. Dans ces conditions, les citoyens s’inquiètent pour l’avenir.

La santé est également considérée comme une problématique importante de Aïn El Aouda. Un nouvel hôpital est prêt depuis trois ans, mais personne ne sait pourquoi son ouverture est suspendue. En attendant, les patients doivent se déplacer dans d’autres communes pour recevoir des soins. Le trajet est souvent complexe, car il n’y a pas suffisamment d’ambulances dans la région.

Enfin, le secteur de l’éducation n’est pas mieux loti : les écoles sont mal entretenues et manquent de professeurs pour offrir un enseignement digne de ce nom. De plus, les familles sont parfois peu sensibilisées à la scolarisation des enfants, et par conséquent, ne le considèrent pas comme étant une priorité.

Propositions des citoyens:

  • Construire un nouvel hôpital, le doter des ressources humaines qualifiées et l’équiper du matériel nécessaire en particulier d’une radio, d’un scanner et d’ambulances. En parallèle, mettre à niveau les dispensaires de santé ;   
  • Réduire les délais d’attente pour les rendez-vous et consultations médicales. Assurer la bonne gouvernance et lutter contre le favoritisme et la discrimination ;
  • Mettre en place plus de personnel médical et d’ambulances ;
  • Soutenir le préscolaire et le généraliser pour tous les enfants de la ville ;
  • Lutter contre l’abandon scolaire et l’analphabétisme, améliorer les programmes scolaires et augmenter le nombre de professeurs tout en leur offrant une formation continue ;
  • Améliorer l’état des routes et repenser le réseau de transport dans la ville ;
  • Construire une salle des fêtes communale, des terrains de proximité et des centres culturels pour les jeunes.

100 Villes, 100 Jours : Chefchaouen

Farida

La chose la plus critique à Chefchaouen c’est le chômage des jeunes. Il y a un peu de tourisme l’été et un peu d’agriculture, quoique vous connaissez la culture répandue  dans la région… Les légumes et autres aliments, on les ramène d’ailleurs. Ici, pour ne rien vous cacher, plusieurs agriculteurs plantent du cannabis parce qu’il leur assure un meilleur revenu que celui des olives, des grenades ou autres… Il y a des initiatives pour pousser les agriculteurs à abandonner ces cultures, mais ça persiste encore. Moi je dis, pourquoi on ne lancerait pas un grand débat autour de la question de la légalisation du cannabis ? Qu’il y ait des statistiques pour savoir combien chacun a consommé, combien chacun a vendu…? Comme en Europe ! Là bas, ils l’utilisent pour fabriquer des médicaments, des produits cosmétiques et l’Etat aussi est gagnant à travers les taxes. Là, de toutes les manières, il continue à être vendu, donc si ça devient légal, ça évitera au moins les conflits qu’il y a autour. Actuellement beaucoup de terrains sont saccagés et les gens s’entretuent à cause de ça ! Nous avons un autre fléau à Chefchaouen c’est que nous avons un taux de suicide qui, je pense est plus important que dans les autres régions du pays à cause justement du chômage et de la consommation abusive de drogues. Il y a également le manque de personnel à l’hôpital et le phénomène des heures supplémentaires dans les écoles. Le point positif est qu’à Chefchaouen, nous avons un tissu associatif très développé que ce soit dans l’agriculture, l’artisanat, et la majorité fait un travail remarquable et aide vraiment la population. On l’oublie souvent mais le travail associatif peut aussi nous sauver.  

Redonner espoir à la jeunesse   

De par la beauté des lieux, Chefchaouen est toujours une étape spéciale sur le parcours d’une caravane. Les 450 citoyens présents ont fait part, durant plusieurs heures, de la situation de la ville et ont accepté de se projeter en imaginant les contours de son avenir. Si les touristes y passent un séjour inoubliable, la Perle bleue du Maroc réserve, hélas, un sort moins heureux à ses habitants.

L’économie de Chefchaouen, en dehors du tourisme saisonnier, repose essentiellement sur l’agriculture vivrière. Toutefois, son élevage caprin et ses produits du terroir sont réputés, notamment grâce à son célèbre Jban. En revanche, l’industrie y est peu développée et le niveau d’investissement très faible. En conséquence, les opportunités professionnelles y sont rares.

Principales victimes de la situation, les jeunes de Chefchaouen se désespèrent et quittent la ville dès qu’ils le peuvent. Certains trouvent du travail dans d’autres régions, tandis que d’autres envisagent principalement une émigration clandestine. Pire encore, pour fuir leur quotidien, de plus en plus de jeunes consomment de la drogue et sombrent parfois dans la dépression.

Les problèmes liés à la culture du cannabis sont d’ailleurs soulignés par de nombreux participants : consommation incontrôlée, phénomène des fausses plaintes ‘chikayat kaydiya’ et abandon de cultures licites considérées comme moins rentables.

Autre grande thématique de la rencontre : la santé. Les habitants déplorent l’insuffisance du nombre de médecins, d’infirmiers et d’ambulances dans la ville, ainsi que le manque d’équipements à l’hôpital Mohammed V. De plus, le besoin d’un programme de prévention contre les addictions est clairement exprimé. D’autres voix rappellent que les taux de déscolarisation et d’analphabétisme sont toujours très élevés à Chefchaouen, notamment chez les filles. Un système éducatif plus fort et plus juste est espéré pour donner à chacun l’opportunité de s’instruire et de préparer son avenir.

Propositions des citoyens:  

  • Diversifier l’offre de santé en ajoutant plus de spécialités à l’hôpital provincial augmenter le nombre de médecins et mettre en place des dispositifs de bonne gouvernance ;
  • Activer le système Ramed pour qu’il fonctionne à pleine capacité et assurer la gratuité des prestations ;
  • Aménager une zone industrielle afin de créer des opportunités d’emploi ;
  • Améliorer l’infrastructure des écoles publiques, les équiper du matériel nécessaire et assurer le transport scolaire ;
  • Encourager et stimuler le personnel éducatif en leur offrant des logements de fonction ;
  • Créer une annexe universitaire et élargir l’octroi de bourses universitaires ;
  • Sensibiliser les parents sur l’importance de l’éducation ;
  • Encourager le tourisme en améliorant l’infrastructure et en équipant les régions voisines d’Akchour et le parc national de Talassemtane ;
  • Créer des cultures alternatives pour réduire le travail dans les champs de cannabis ;
  • Réhabiliter les infrastructures sportives, créer des terrains de proximité et en assurer la gratuité ;
  • Assurer l’accès à la culture, au divertissement et encourager les talents ;
  • Réaliser une étude sur l’augmentation du nombre de suicides et mettre en place des centres d’écoute et d’assistance sociale en particulier dans les écoles ;
  • Réhabiliter le patrimoine foncier et le tissu immobilier de la médina et créer des espaces verts ;
  • Renforcer les services en charge de la propreté de la ville et repenser le traitement des déchets en particulier la décharge.

100 Villes, 100 Jours : M’diq

Mustapha R.  

Cela fait 27 ans que je travaille dans le tourisme à M’diq et je constate que l’activité baisse d’une année à l’autre. Chaque été, on dit que celui d’avant était meilleur… Tout ça est dû à la cherté de la vie. Et puis, il n’y a pas suffisamment d’espaces de distraction et de programmes d’animation, ni une bonne qualité de services pour les touristes. Dites-moi, est-ce qu’un mois de travail est suffisant pour vivre l’année entière ? Est-ce que ça suffit à un étudiant pour subsister durant toute une année universitaire ? Est-ce que ça suffit au père de famille pour subvenir aux besoins de son foyer pendant 12 mois ? Moi par exemple, je travaille dans le tourisme l’été et le reste du temps je travaille dans le bâtiment, ou parfois dans la pêche, d’autres fois dans le commerce et évidemment tout ça ne me garantit ni retraite ni rien du tout… Parce qu’il n’y a pas de stabilité avec ces boulots. On ne peut pas avoir de stabilité avec un changement de job tous les 3 ou 4 mois. L’autre problème que nous avons, c’est l’absence d’un cadre structuré pour le tourisme et il n’y a pas d’interlocuteur. Les portes des administrations nous sont fermées. Il faut que les responsables écoutent les professionnels pour trouver de vraies solutions. Et à ce moment-là, on pourra espérer quelque chose…  

Créer un modèle économique plus stable  

A M’diq, ce ne sont pas moins de 400 personnes qui ont pris place autour des tables de la grande rencontre organisée par les Indépendants. Très active l’été, en grande partie grâce aux touristes locaux qui viennent profiter des belles plages du Nord, la ville est très calme le reste de l’année.

Pour les citoyens, ce contraste entre les saisons déséquilibre M’diq, qui a besoin d’un modèle économique plus stable et l’activité touristique doit être enrichie pour se développer et permettre de créer des emplois tout au long de l’année.

Il en va de même pour le commerce, fragile et fortement impacté par la fermeture de Bab Sebta. Les habitants souhaitent une vision plus ambitieuse pour la ville, qui pourrait attirer davantage d’entreprises, afin de réduire le chômage et limiter les emplois précaires.

La grande majorité des participants pointe du doigt le problème de l’accès à la santé et se plaint du coût élevé des soins : médicaments, radiographies, analyses médicales, etc. Les cartes Ramed ne couvrent pas tous les frais et de nombreux citoyens ne peuvent se soigner convenablement. De plus, les services hospitaliers sont critiqués pour la qualité insuffisante de leurs prestations et pour le favoritisme qui semble y régner. Les attentes sont donc très fortes pour ce secteur vital. Autre sujet préoccupant, le système éducatif de M’diq est signalé comme défaillant. Dans des classes souvent surchargées d’élèves, les enseignants manquent de moyens et de soutien. L’inquiétude est vive quant à l’éducation des générations futures, qui semblent vouées aux mêmes difficultés que leurs aînés.

Propositions des citoyens:

  • Améliorer l’offre de soins en augmentant le nombre de spécialités, en améliorant l’admission et les services d’accueil, et en fournissant les médicaments nécessaires, notamment pour les maladies chroniques ;
  • Améliorer les services hospitaliers, faire face au problème des rendez-vous trop éloignés et à optimiser le fonctionnement du Ramed ;
  • Aménager une zone industrielle pour encourager l’investissement et créer des opportunités d’emploi pour les jeunes ;
  • Aménager des centres culturels et sportifs ;
  • Renforcer la formation continue des enseignants ;
  • Multiplier le nombre de classes pour faire face à l’encombrement ; 
  • Créer une annexe universitaire et des instituts supérieurs ;
  • Résoudre les problématiques liés au secteur de l’informel ;
  • Encourager le tourisme national tout au long de l’année ;
  • Structurer les centres culturels et artistiques ;
  • Lutter contre  le clientélisme et le favoritisme et améliorer la qualité des services administratifs.
  • 100 يوم 100 مدينة : خلاصات محطة المضيق

100 Villes, 100 Jours : Taroudant

Said A.  

Les écoles publiques ne se valent pas. Certaines sont bien, tandis que d’autres sont médiocres et mal gérées. Alors tout le monde les fuit. Il n’y a ni attention particulière, ni suivi personnalisé et par conséquent l’élève se sent laissé pour compte. Il faut plus de contrôle des équipes pédagogiques.  La vie scolaire est réduite au strict minimum. Les activités culturelles, pédagogiques et artistiques sont quasiment inexistantes. Les associations sportives scolaires n’existent que sur le papier. La preuve : aucune manifestation, aucun exploit d’une équipe scolaire et aucun champion repéré dans un cadre scolaire. Il faut aussi une meilleure orientation et une motivation des équipes pédagogiques mais également administratives. Des fois, il y a des propositions de quelques instituteurs qui rencontrent le refus de l’administration ! Ce genre d’activités sont extrêmement importantes pour combler le sentiment de vide de certains élèves. La majorité des spécialités proposées par la formation professionnelle est dépassée. L’offre de formation doit être adaptée au tissu économique. Taroudant est une ville portée par le tourisme et l’artisanat, alors que nous n’avons pas d’offre de formation dans ces domaines ! Lorsqu’on donne un diplôme à quelqu’un, alors qu’il n’y a pas de besoin adéquat, cela revient à délivrer un certificat de chômage officiel ! L’hôpital provincial Mokhtar Soussi absorbe les besoins de 89 communes. Il ne répond même pas aux besoins de la population de la ville Taroudant toute seule, ni en termes de capacité d’accueil, ni en termes de spécialités. Pas de diabétologue, pas d’endocrinologue et pas de neurochirurgien ! Le nombre de lits en réanimation est dérisoire et nous n’avons pas d’IRM. Plusieurs analyses ne sont pas proposées à l’hôpital et les titulaires du Ramed doivent les faire à l’extérieur et payer plein pot ! La population active est en hausse mais le développement économique est très faible. Les unités agroalimentaires installées ici font du conditionnement pour l’export. Nous n’avons pas d’industries de transformation avec une valeur ajoutée forte. Le souci aussi, c’est que ces unités travaillent 2 ou 3 mois par an, alors que si nous avions des usines de jus ou de sauce tomate par exemple, elles travailleraient toute l’année ! Il faut promouvoir la ville pour attirer des touristes et des investisseurs. Malheureusement, on organise surtout des actions de divertissement ponctuelles qui n’ont pas une grande portée.  

Préserver l’identité amazighe et développer le tourisme  

Début 2020, la caravane des Indépendants s’est rendue à Taroudant, au cœur de la vallée du Souss. Là, entre le Haut Atlas et l’Anti-Atlas, une discussion s’est engagée avec 240 habitants, venus partager leur perception de la ville et leurs idées pour l’avenir.

S’ils apprécient le calme et le sentiment de sécurité qui règnent dans la commune, les participants craignent la disparition de leur identité culturelle. Fiers de leur histoire et de leurs traditions amazighes, ils aimeraient les faire vivre à travers l’artisanat et le développement du tourisme. Certains rappellent ainsi qu’il s’agit de l’une des plus anciennes villes qui a été élevée au rang de capitale impériale par le sultan Saadien Ahmad al-Aaradj en 1543.

Le niveau de vie est considéré comme relativement faible par les citoyens, et tous soulignent le manque d’emplois. L’absence de zones industrielles et le manque de projets d’investissements sont source d’inquiétude. Les habitants de Taroudant voudraient profiter pleinement du potentiel touristique de leur ville et plus largement de la région. Les remparts de la cité et leurs fameuses portes, l’artisanat local, notamment les tanneries devraient attirer de nombreux visiteurs et permettre de développer de nouvelles activités.

Le niveau de vie est considéré comme relativement faible par les citoyens, et tous soulignent le manque d’emplois. L’absence de zones industrielles et le manque de projets d’investissements sont source d’inquiétude. Les habitants de Taroudant voudraient profiter pleinement du potentiel touristique de leur ville et plus largement de la région. Les remparts de la cité et leurs fameuses portes, l’artisanat local, notamment les tanneries devraient attirer de nombreux visiteurs et permettre de développer de nouvelles activités.

Enfin, l’éducation est aussi signalée comme défaillante à Taroudant : entre l’encombrement des classes et le manque de compétences pédagogiques de certains enseignants, les élèves paraissent souvent livrés à eux-mêmes. Par ailleurs, le manque d’équipements pédagogiques et l’absence de transport scolaire semblent condamner les élèves à la déscolarisation. Un constat amer, pour une ville qui abrite l’Institut des études religieuses Mohammed V, ayant formé la majorité des élites de la région.

 Proposition des citoyens   

  • Améliorer l’offre médicale en augmentant le nombre de spécialités dans l’hôpital provincial.  Améliorer l’accès et l’accueil, fournir  le matériel médical nécessaire et plus d’équipes médicales et d’ambulances ;
  • Activer le programme Ramed pour qu’il fonctionne à pleine capacité ;
  • Construire davantage de dispensaires de santé et réhabiliter ceux existants ;
  • Adopter de bonnes pratiques de gouvernance dans le milieu médical et mettre en place des contrôles réguliers ;
  • Reconsidérer les horaires scolaires ;
  • Réduire le nombre d’élèves dans les salles de classes en aménageant de nouveaux établissements d’enseignement, afin de suivre le rythme de l’évolution démographique de la ville. Assurer le transport des élèves qui vivent loin des établissements scolaires ;
  • Réhabiliter l’école publique grâce à l’amélioration de la formation des futurs enseignants et à la formation continue de ceux en poste ;
  • Lutter contre l’abandon scolaire en assurant une meilleur qualité de l’enseignement et un soutien particulier aux jeunes filles ;
  • Encourager l’investissement privé dans la ville et s’ouvrir à de nouveaux secteurs économiques ;
  • Créer des maisons pour la jeunesse et la culture, un conservatoire de musique, des terrains de proximité et des espaces sportifs dans la ville ;
  • Renforcer les infrastructures des routes et des équipements.
  • 100 يوم 100 مدينة : خلاصات محطة تارودانت

100 Villes, 100 Jours : Oued Zem

Karim H.

Nos besoins concernent la santé, l’enseignement et l’emploi. Trois droits garantis par la constitution, article 31 ! Nous avons un gros problème de personnel médical. J’habite Oued Zem et tous mes enfants sont nés à Khouribga. Pourquoi ? Parce qu’on n’a pas de maternité ici. Théoriquement on l’a, mais ils ne font que renvoyer les gens. Ils prétextent par exemple une anémie chez la mère, sans même l’ausculter ou essayer de la prendre en charge. Le souci est que beaucoup viennent de la campagne pour accoucher à Oued Zem. Certaines femmes viennent de Smaâla ou Bni Khayran et on leur demande d’aller jusqu’à Beni Mellal ou Khouribga. Parfois, ça peut être fatal pour la mère ou son enfant ! Sans parler de l’ambulance qui ne va pas la transporter gratuitement. On ne comprend pas pourquoi les césariennes se faisaient avant à Oued Zem et plus maintenant ? Pour moi, le secteur de l’enseignement a besoin d’être revu au niveau national et pas juste à Oued Zem. Ici, c’est le même problème du manque de ressources humaines. Je parle de personnes compétentes en qui les parents peuvent avoir confiance. Et il faut revoir toute la structure de l’enseignement. Pour faire simple, les parents commencent à fuir l’école publique, alors ils payent une école privée mais doivent en plus payer les heures supplémentaires puis rentrer le soir pour travailler encore avec leurs enfants pour espérer qu’ils aient un niveau correct… Il y en a assez !  Le transport pose également problème. Les étudiants qui prennent l’autocar pour aller à la faculté de Khouribga n’ont pas de tarif spécial. Certains payent jusqu’à 500 dh par mois de transport. C’est énorme pour un étudiant ! En ce qui concerne l’emploi, nous avions auparavant une usine de textile, la régie des tabacs et une société d’engrais, mais elles ont toutes fermé et il n’y a pas eu d’autres projets. Alors, nous avons un quartier industriel qui n’existe que sur le papier. Il n’y a que le nombre de lotissements qui croît.  

Créer une vraie maternité et relancer l’économie  

La dix-huitième étape de l’initiative 100 Villes, 100 jours a mené la caravane des Indépendants à Oued Zem, où l’attendaient 400 participants. L’histoire de la commune, marquée notamment par la lutte pour l’Indépendance et les évènements tragiques qui ont eu lieu lors du deuxième anniversaire de l’exil de feu Sa Majesté le Roi Mohammed V (20 août 1955), est très présente dans l’esprit de ses habitants. Les performances de l’équipe de football phare de la ville, le Rapide de Oued Zem, est aussi une composante importante de l’identité des habitants et source d’une grande fierté.

Les participants expliquent que depuis la fermeture de la seule usine de filature de coton de la région, il y a quelques années, la commune qui a continué à croître démographiquement, est en manque cruel d’opportunités d’emploi et les conditions de vie s’y sont énormément dégradées. La pauvreté s’étend dans la ville et se concentre en particulier dans les bidonvilles.

Oued Zem ne profite pas de la proximité de Khouribga, ni des mines de phosphates, ce qui accentue la frustration des habitants et plus particulièrement les jeunes, qui ne trouvent pas d’emplois décents et se tournent parfois vers l’émigration clandestine pour échapper à ce contexte difficile. Afin de relancer l’activité, les participants en appellent au soutien de l’Etat, pour encourager les entreprises dans les secteurs industriel et agricole, mais aussi pour lutter contre certains dysfonctionnements de gestion, qui nuisent au développement économique.

Les citoyens évoquent également la thématique de la santé. Ils s’étonnent qu’une ville si peuplée ne bénéficie pas d’un hôpital équipé, avec suffisamment de personnel pour répondre aux besoins de la population. Au contraire, ils racontent que les femmes doivent accoucher à Khouribga et que plusieurs sont décédées à cause du manque d’infrastructures à Oued Zem. De plus, beaucoup de voix s’élèvent contre la mauvaise gestion des services médicaux, où le clientélisme et le favoritisme sont dénoncés, tandis que les bénéficiaires du Ramed se disent exclus.

Enfin, le secteur de l’éducation n’échappe pas non plus aux critiques. Là encore, la commune est sous-équipée, avec trop peu d’établissements scolaires et d’enseignants. Ces derniers sont parfois pointés du doigt pour leur manque d’engagement, même si chacun reconnaît la difficulté de devoir gérer des classes en sureffectif. Au-delà du lycée, les habitants regrettent l’absence de formations supérieures, ce qui oblige les jeunes à se rendre dans d’autres villes pour étudier. Beaucoup n’en ont pas les moyens et se voient contraints d’arrêter leur cursus.

Propositions des citoyens:

  • Assurer le transport scolaire ;
  • Équiper et rénover les écoles publiques ;
  • Créer une annexe universitaire dans la ville ;
  • Mettre en place un service de maternité et des ambulances ;
  • Doter les établissements de santé des équipements et des médicaments nécessaires ;
  • Fournir un soutien financier aux plus démunis ;
  • Diversifier l’économie locale, en misant sur  l’artisanat, l’industrie et les métiers de l’offshore ;
  • Assurer un service d’éclairage public dans toute la ville ;
  • Aménager des espaces pour les jeunes et des terrains de sport.

100 Villes, 100 Jours : Tétouan

Saïd M.  

Pour ce qui est positif, je citerais le civisme et le savoir-vivre de la population locale qui se manifestent d’ailleurs dans la propreté de la ville. Mais en ce qui concerne les choses à changer, je pense que la priorité demeure la création d’opportunités de travail. Parce que même ceux qui étaient sans emploi avant, pouvaient se tourner vers le commerce grâce à Bab Sebta. Mais depuis que ça a été fermé, ces personnes-là n’ont plus d’alternative. Des familles entières en souffrent. Les gens ont besoin de payer leurs factures d’eau et d’électricité, leur loyer, les frais scolaires ; il y a aussi ceux qui prennent en charge leurs parents et qui se sont retrouvés du jour au lendemain sans rentrée d’argent. Beaucoup de personnes souffrent des répercussions de cette situation au niveau psychologique. Ceci fait augmenter les crises sociales et cause aussi de graves dégâts familiaux… A Tétouan, nous avons également un vrai problème de transport, en particulier l’été. On oublie même que nous avons des plages à proximité parce que nous ne trouvons tout simplement ni taxi ni bus pour y aller. Les gens viennent de tout le Maroc pour en profiter, mais nous, en l’absence d’une voiture, on ne peut pas s’y rendre. En ce qui concerne la santé, je voudrais signaler que les pauvres souffrent de ce côté-là et la carte Ramed reste insuffisante. Je ne voudrais pas nier tous les efforts fournis par le corps médical, mais parfois on constate un manque de considération de leur part . Des fois, il y a des patients qui souffrent et qui font de la peine alors que le médecin qui doit les prendre en charge ne leur accorde pas toute l’attention et la prévenance qu’il faut. Sinon, il y a aussi la qualité de l’enseignement qui ne cesse de baisser. Et si on n’améliore pas le niveau des enseignants recrutés, ça ne fera qu’empirer. Par le passé, les professeurs étaient irréprochables. Ils ne nous faisaient quitter la classe que lorsqu’ils étaient sûrs que nous avions tout assimilé. Maintenant il est nécessaire de se tourner vers les heures supplémentaires que l’on soit à l’école publique ou privée et je pense qu’il faut régulariser ça. C’est tout pour moi et je prie Dieu pour que nous ayons des responsables qui sachent prendre soin de la ville et de ses habitants.  

Exploiter pleinement le potentiel culturel et touristique   

La Colombe Blanche a réservé un accueil exceptionnel à la caravane 100 Villes, 100 Jours. Plus d’un millier de personnes étaient présentes pour partager leur vision de la ville, mais aussi leurs craintes et leurs espoirs. Loin de profiter pleinement de son patrimoine historique sans pareil, Tétouan, l’andalouse, vit des jours difficiles.

Au premier rang des préoccupations, le manque d’opportunités professionnelles désespère les habitants. Les conséquences sont parfois désastreuses : précarité et émigration clandestine ont été relayées par les participants. Les fermetures d’usines et de Bab Sebta compliquent la situation et augmentent le taux de chômage, notamment chez les jeunes. De nombreux ménages voient leur pouvoir d’achat diminuer sans réelles perspectives d’avenir.

Pourtant, tous ont conscience que leur ville pourrait mieux faire. Avec son emplacement géographique et son incroyable richesse culturelle, Tétouan possède des atouts touristiques hors-norme. Sa médina, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, son artisanat, avec la peinture sur bois “zouak”, ou encore la musique arabo-andalouse “el ala”. Mais son relatif isolement géographique la prive d’un développement économique ambitieux. En effet, à l’exception d’une autoroute d’une quinzaine de kilomètres qui relie Tétouan à Fnideq, la ville n’est pas rattachée au reste du réseau autoroutier, ni au réseau ferroviaire, et son aéroport est trop peu desservi.

Autre domaine préoccupant, la santé est source d’angoisse pour les Tétouanaises et Tétouanais. En manque d’équipements et de personnel soignant, les établissements de la ville semblent dépassés. Symbole de cette insuffisance, la faible capacité de la maternité à l’hôpital Saniat Rmel place les femmes et les nouveau-nés dans une situation de précarité inacceptable. Même constat pour les bénéficiaires du Ramed et les plus démunis, livrés à eux-mêmes face à l’insuffisance des soins et à la cherté des médicaments.

Enfin, le secteur de l’éducation est également cité comme problématique. A Tétouan, le décrochage scolaire est fréquent et rien ne semble pouvoir l’enrayer. Au contraire, la présence de nombreux jeunes diplômés en recherche d’emploi incite les élèves à déserter l’école.

Si la jeunesse tétouanaise rêve souvent d’un avenir par-delà la Méditerranée, l’attachement des habitants à la ville est bien réel et tous veulent croire en des jours meilleurs.

Propositions des citoyens:

  • Faciliter l’accès des citoyens hommes et femmes aux services médicaux en réduisant le temps d’attente des rendez-vous, en particulier les consultations urgentes et activer le système Ramed pour qu’il fonctionne à pleine capacité ;
  • Construire des dispensaires de proximité en nombre suffisant dans les quartiers de la ville (centres spécialisés dans le cancer et la dialyse) ;
  • Construire un nouvel hôpital pour réduire la pression sur les autres établissements de santé et améliorer l’offre de soin ;
  • Diversifier les secteurs à même de créer des opportunités d’emploi décent ;
  • Encadrer les jeunes dans leur formation, en créant des centres culturels et des bibliothèques ;
  • Réhabiliter les zones industrielles de la région de Tétouan, en encourageant l’investissement dans le foncier et l’auto-entreprenariat ;
  • Structurer l’activité des marchands ambulants en créant des marchés de proximité ;
  • Lutter contre le travail informel et s’assurer du respect du droit du travail (CNSS, assurances, couverture maladie) ;
  • Construire de nouveaux établissements scolaires pour lutter contre l’encombrement, revoir les manuels et les programmes scolaires et faciliter l’accès pour les personnes en situation de handicap ;
  • Généraliser le préscolaire et assurer l’accès au programme Tayssir pour les familles en situation précaire .
  • Créer une nouvelle annexe universitaire, diversifier l’offre de formation et créer des restaurants universitaires ;
  • Développer de nouvelles filières dans les centres de formation professionnelle ;
  • Assurer une meilleure liaison entre Tétouan et les zones industrielles (Fahs Anjra). Connecter la ville au réseau ferroviaire et à l’autoroute et encourager les compagnies aériennes à attirer les investisseurs, notamment espagnols ;
  • Encourager le tourisme national et de montagne tout au long de l’année ;
  • Aménager des marchés pour vendre et promouvoir les produits traditionnels ;
  • Renforcer l’offre des centres culturels et des maisons de jeunes ;
  • Assurer des services de transports publics respectueux des normes de qualité et lutter contre le transport informel.
  • 100 يوم 100 مدينة : خلاصات محطة تطوان

100 Villes, 100 Jours : Dcheira El Jihadia

Saâd A.

La ville de Dcheira connaît une bonne dynamique depuis quelques années. Plusieurs réalisations ont été enregistrées dans de nombreux domaines. La ville est active sur le plan artistique et culturel et son rayonnement est avéré à l’échelle  régionale et nationale. La ville est connue par ce qu’on appelle en Amazigh “Assaiss”, un espace de diffusion de la culture Amazighe. On y organise plusieurs activités, comme le Festival National de l’Art des Rwayes, ou encore“Bilmawn Boudmawn” qui sont des festivités traditionnelles de la région de Souss pendant Aïd Al Adha.Cependant, le secteur de la santé pose un vrai problème. Nous disposons d’un ancien hôpital qui est quasiment sans équipements. On n’y trouve même pas de médicaments. Les diabétiques peinent à se procurer de l’insuline et la maternité est dans un état déplorable. Et si quelqu’un a une fracture et qu’il a besoin d’être plâtré, il faut qu’il aille à Inezgane ! Autre chose, il n’y a pas encore une vraie opérationnalisation du Ramed. Donc, une personne qui n’a pas les moyens et qui présente sa carte devra tout de même payer sa prestation à l’hôpital, si elle veut être soignée.
La plupart des jeunes quittent Dcheira parce qu’ils n’ont pas où travailler. A part les professions libérales et l’usine de bois, il n’y a pas d’opportunités. On peut trouver des petits boulots pour trois ou quatre mois, mais ce ne sont pas de vrais emplois et ils n’offrent aucune stabilité. Même si je reconnais ce qui a été réalisé jusque là à Dcheira, nous manquons toujours de plusieurs choses : pas d’espaces de jeux pour enfants, ce qui fait que beaucoup jouent dans la rue avec tous les dangers que cela comporte, pas de parcs pour les personnes âgées, une avenue principale tout le temps encombrée, des problèmes d’eau et d’électricité dans plusieurs zones en plus de l’absence de l’éclairage public dans certains quartiers, ce qui crée un sentiment d’insécurité le soir pour ceux qui y vivent.

Améliorer les établissements de santé et développer le tourisme culturel

Trentième ville-étape de la caravane des Indépendants, Dcheira El Jihadia est un haut lieu de la culture amazighe. Ses habitants sont fiers du rayonnement artistique de la commune et des nombreux festivals organisés chaque année. Ce sentiment d’appartenance est très fort et donne une réelle identité à la ville.

Toutefois, les 500 participants présents ont également souligné les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Les infrastructures urbaines sont souvent précaires et le manque de transport nuit à la mobilité.

Mais le principal problème concerne le secteur de la santé : les dispensaires ne sont pas assez nombreux et l’hôpital n’est plus en capacité d’accueillir tous les patients. Ces établissements ne disposent pas des équipements et des médicaments nécessaires, ce qui rend difficile la tâche du personnel soignant. De plus, les pratiques liées au clientélisme provoquent de graves dysfonctionnements dans le traitement des malades.

Selon les citoyens, il semblerait que le secteur de l’éducation souffre des mêmes maux. Les écoles ne sont pas suffisantes pour accueillir tous les élèves et les enseignants n’ont que peu de moyens pour accomplir leur mission. Par ailleurs, certains parents signalent que des substances illicites circulent parfois au sein des établissements scolaires, provoquant une vive inquiétude.

Enfin, au niveau économique, la situation n’est pas florissante. Beaucoup de familles ont du mal à subvenir à leurs besoins, en raison des salaires relativement faibles et de l’important taux de chômage. Les jeunes diplômés sont particulièrement touchés et regrettent l’inadéquation des formations avec les besoins du marché. En outre, les participants racontent les fortes inégalités sociales à Dcheira, dénoncent le favoritisme et appellent à plus de justice sociale. Tous aimeraient que la commune exploite davantage la zone industrielle de Tassila, mais aussi le potentiel lié à la culture.

 Propositions des citoyens:

  • Aménager un hôpital et renforcer les dispensaires avec des cadres médicaux, des médicaments, des équipements et de nouvelles spécialités ;
  • Agrandir le centre d’hémodialyse et la maternité pour répondre au besoins des habitants ;
  • Créer un centre d’addictologie et des centres pour les personnes en situation de handicap ;
  • Activer le programme Ramed pour qu’il fonctionne à pleine capacité ;
  • Aménager des logements économiques dans le respect des normes, tout en étant à des prix abordables ;
  • Aménager une zone industrielle et s’ouvrir aux métiers de l’industrie ;
  • Accompagner et encadrer les jeunes chômeurs dans leur intégration au marché du travail et accroître l’efficacité de l’ANAPEC ;
  • Elargir l’offre de formation supérieure et inclure des filières supplémentaires ;
  • Reconsidérer les horaires scolaires ;
  • Fournir des facilités d’investissement afin de réconcilier les investisseurs, les organismes et les institutions publiques.

100 Villes, 100 Jours : Taourirt

Bougtib L.  

La ville de Taourirt dépend beaucoup de nos travailleurs à l’étranger et de la contrebande. Ce sont les deux choses qui font bouger la ville en l’absence d’une vraie industrie. Et depuis que l’accès à Melilla a été restreint en 2019, le chômage a asphyxié la jeunesse de la ville. Quelques usines d’olives, de poisson et de crevettes sont implantées dans la ville mais leurs salaires sont faibles et rares sont ceux qui sont déclarés à la sécurité sociale. A ce propos, je pense qu’il faut absolument renforcer l’inspection dans les usines pour pallier cette catastrophe. Nous avons aussi le problème de l’encombrement des classes. Parfois le nombre d’élèves peut arriver à 45 par classe. Nous avons un vrai manque d’enseignants au niveau de l’école 20 Août et celle du quartier Nassim. Pareil pour la santé, il y a un manque de médecins et d’infirmiers au niveau du dispensaire de proximité. Il est clairement insuffisant quand on voit toute la population qui y afflue. Alors il faut y aller à l’aube, patienter plusieurs heures et parfois tout ce qu’on peut avoir au final, c’est un agent de sécurité qui nous balance “Revenez un autre jour” ! Nous avons également besoin d’un service des urgences au niveau de la zone de Halfa et les quartiers voisins. Sinon en ce qui concerne le grand hôpital de Taourirt, il y a tellement de choses à dire qu’on ne va pas en finir. Juste un exemple, j’ai eu un client dans mon taxi qui avait un problème de vésicule biliaire en 2019, et on lui avait donné un rendez-vous pour 2021. Un autre souci me dérange personnellement c’est l’absence de toilettes publiques dans la ville. Elles sont inexistantes ! Pour être juste, j’avoue qu’il y a eu quelques petites améliorations dernièrement à travers l’élargissement de certains passages, la construction de routes, quelques jardins aussi ont vu le jour avec des manèges pour enfants et j’espère que les choses ne vont pas s’arrêter là.  

Donner un nouvel élan à la ville  

600 habitants de Taourirt se sont réunis fin janvier 2020 pour accueillir la caravane des Indépendants. Cette forte affluence reflète la volonté des citoyens de se mobiliser pour améliorer la situation de leur ville, qu’ils considèrent à l’arrêt depuis une décennie et ce, malgré la mise en place du nœud ferroviaire qui relie Nador au réseau national, en passant par Taourirt. Fiers de leur fantasia et du potentiel agricole de la région, ils espèrent de nombreux changements.

Le taux de chômage est élevé à Taourirt et touche notamment les jeunes. La situation s’est davantage dégradée avec la récente fermeture du point de passage de Melilla. Aujourd’hui, la ville compte beaucoup sur les transferts des Marocains résidents à l’étranger, lesquels ont massivement investi dans les filières de l’arboriculture et de l’oléiculture, piliers de l’économie locale. Taourirt est aussi réputée pour la couture, la broderie, ou encore la petite mécanique. Autant de secteurs qui pourraient être exploités, à condition d’encourager les investissements et de faciliter l’installation de nouvelles entreprises.

Le domaine de la santé inquiète les habitants. En effet, les équipements hospitaliers sont dans un mauvais état et les traitements sont coûteux. De plus, le manque de médecins est flagrant et il faut souvent aller se faire soigner à Oujda. Dans ce sillage, certains dysfonctionnements administratifs reviennent comme un grief récurrent et les bénéficiaires du Ramed se plaignent d’être bien mal lotis.

Par désoeuvrement, la jeunesse de la ville se tourne parfois vers la consommation de stupéfiants ou l’émigration clandestine. Elle souhaiterait pouvoir se former à de nouveaux métiers sans quitter la région. Mais le secteur de l’enseignement enregistre des défaillances majeures : le manque d’écoles et de transport scolaire rend l’apprentissage des élèves difficile et inquiète leurs parents.

Proposition des citoyens  

  • Aménager  des écoles maternelles publiques ;
  • Améliorer les services de transport public ;
  • Améliorer l’offre de soins en aménageant  plus de dispensaires et en proposant davantage de spécialités médicales ;
  • Assurer la gratuité de la couverture médicale pour les plus démunis ;
  • Aménager un service  maternité conforme aux normes ;
  • Réduire l’encombrement en construisant de nouvelles classes et de nouvelles écoles. Généraliser le transport scolaire ;
  • Améliorer la formation des futurs enseignants et assurer la formation continue pour ceux en exercice  ;
  • Faciliter les démarches administratives afin d’encourager les investissements et  attirer des projets d’envergure, à même de relancer l’activité économique et de créer de l’emploi ;
  • Aménager des installations sportives en tenant compte du potentiel des jeunes de la ville ;
  • Donner une plus grande importance aux questions environnementales, en particulier le traitement des déchets et la construction de stations d’épuration ;
  • Aménager des écoles et des instituts supérieurs en parallèle à l’université, afin d’encourager les jeunes à la poursuite de leurs études ;
  • Créer un pôle touristique afin de valoriser le patrimoine de la région ; 
  • Créer un centre médical pour la protection de l’enfance ainsi qu’un centre d’addictologie; 
  • Sécuriser la ligne de chemin de fer, en raison du danger qu’elle représente pour les résidents à proximité.

100 Villes, 100 Jours : Berkane

Aissam A.

Toute ma famille est de Berkane. Nous vivons ici parce qu’il y a un climat et des paysages naturels qui font qu’on s’y sent bien. En plus, j’apprécie beaucoup les Berkanis parce que leur devise est le sérieux. J’ai une fille et je voudrais qu’elle grandisse dans cette ville pour lui garantir une bonne éducation mais je sais qu’après, je préfèrerais qu’elle parte ailleurs parce qu’il n’y a pas d’avenir prometteur pour les jeunes ici ! C’est ça le grand problème… Beaucoup de personnes originaires de Berkane ont pu dépasser les problèmes et réussir de belles carrières ailleurs… Comme Hicham El Guerrouj qui a dépassé non seulement les problèmes mais aussi les champions du monde entier. C’est un modèle de courage et de persévérance  ! Il est tombé deux fois et a tout de même été capable de se relever et de recommencer pour gagner. Désormais, la ville s’est agrandie et la population s’est accrue, alors les problèmes ont eux aussi augmenté. J’ai étudié dans une école publique et je me rappelle qu’à l’époque, nous n’avions pas le même encombrement qu’aujourd’hui. Même si d’autres écoles ont ouvert leurs portes entre-temps, la croissance de la population a été plus rapide. Il y a aussi le problème de la qualité de l’enseignement à l’école publique. Malheureusement ce n’est plus comme avant. L’école Ibnou Khaldoun n’a plus le même niveau, l’école Al Massira était bien mais ils l’ont fermée pour en faire autre chose… Ma  fille va bientôt devoir être scolarisée et je pense que je serai obligé de me tourner vers le privé. Mais ceux qui n’ont pas les moyens, que peuvent-ils faire ?  Et comme je l’ai dit avant, le souci c’est que ce n’est pas sûr de trouver un emploi par la suite ! Soyons clairs : l’Etat ne peut pas embaucher tout le monde et l’agriculture est insuffisante. Alors d’une part, il nous faut des investissements et d’autre part, il faut développer l’esprit de l’entrepreneuriat chez les jeunes. J’ai toujours été intéressé par la politique, mais d’une manière différente. Avant j’avais un réflexe d’opposition permanent, après j’ai compris que je ne pouvais pas me contenter de prendre un stylo rouge et souligner les erreurs des autres. Si je veux vraiment être utile, je dois m’impliquer dans une vraie institution, et c’est ce que j’ai fait.  

Rénover les écoles et ouvrir rapidement le nouvel hôpital   

La rencontre organisée par les Indépendants à Berkane, fin décembre 2019, a été l’occasion de faire le point sur l’évolution de la ville. Plus de 500 habitants ont ainsi participé à cette rencontre, mettant en avant les atouts de la ville et ciblant les secteurs à améliorer. Les Berkanis déclarent notamment avoir bien des motifs de fierté : une riche histoire, un patrimoine culturel abondant, des terres agricoles fertiles, ou encore une équipe de football talentueuse !

Malheureusement, le quotidien est difficile pour nombre d’entre eux. Les infrastructures urbaines sont précaires et la ville manque d’éclairage et d’espaces verts. Les participants déplorent aussi l’absence de gare routière et de ligne ferroviaire. Mais les lacunes les plus importantes concernent la santé : en attendant l’inauguration du nouvel hôpital, la ville manque d’équipements et de personnel soignant.

L’éducation est également touchée par les difficultés. Il n’y a pas assez d’écoles pour accueillir tous les élèves, ce qui provoque l’encombrement des classes et l’incapacité des enseignants à travailler dans de bonnes conditions. De plus, l’entretien des établissements laisse à désirer et dans ces conditions, le taux d’abandon scolaire est important, d’autant plus que le transport est lui aussi déficient.

Berkane connaît un niveau de pauvreté élevé, avec de faibles revenus pour ses habitants. Les participants estiment que le fort potentiel agricole de la région doit être mieux valorisé grâce à l’émergence d’une zone agro-industrielle. Selon eux, l’agritourisme pourrait aussi représenter une opportunité, mais investisseurs et porteurs de projets rencontrent des difficultés administratives et tous le regrettent. De fait, le chômage persiste et touche particulièrement les jeunes, qui sont alors tentés de quitter la ville.

Propositions des citoyens:

  • Construire un hôpital disposant de toutes les spécialités, des dispensaires de santé et les équiper du matériel nécessaire ;
  • Mettre en place les ressources humaines nécessaires dans les établissements de santé en assurant plus de supervision et de contrôle ;
  • Mettre en place un plan de développement économique et créer des zones franches (offshore) ;
  • Aménager des pôles industriels à même de répondre aux demandes d’emplois locales ;
  • Prospecter de nouveaux marchés pour l’exportation des produits agricoles de la région (agrumes).
  • Faciliter les démarches de soutien aux coopératives et aux petites et moyennes entreprises ;
  • Élargir le champ d’action du programme “Tayssir” et augmenter l’aide ;
  • Construire une annexe universitaire et diversifier l’offre de formation professionnelle ;
  • Améliorer les infrastructures de la ville : routes, parcs, espaces culturels et sportifs… ;
  • Réhabiliter le service de transport public et assurer ce service dans tous les quartiers y compris les plus éloignés  ;
  • Créer un noyau de sensibilisation aux problématiques environnementales ;
  • Relier la ville de Berkane à la ligne de chemin de fer Oujda – Nador.

100 Villes, 100 Jours : Ouled Teima

Mohamed L.  

“L’hôpital dispose d’une certaine infrastructure mais les ressources médicales sont insuffisantes pour une population de 100.000 habitants ! Pour voir un médecin, il faut attendre deux ou trois mois au moins. Comment peut-on attendre deux ou trois mois quand on est malade ? Le problème ce n’est même pas ça, le vrai souci est que cette situation est devenue normale ! Si quelqu’un meurt avant son rendez-vous avec le médecin, on se dit que c’est son destin et on prie pour le défunt et ses proches ! Quand on  arrive aux urgences, pour une morsure de scorpion par exemple, la première chose qu’on vous demande c’est de payer. A quoi ça sert d’avoir des hôpitaux publics si la santé du citoyen n’est pas la première des priorités ? L’activité agricole est correcte, mais il y a des problèmes d’eau. Quand il ne pleut pas suffisamment, il y a un grand manque d’eau pour l’irrigation. En revanche, il ne faut pas trop espérer des emplois dans des usines ou des sociétés. Et même quand on en trouve, c’est généralement saisonnier. En ce qui concerne l’enseignement, même si la faculté Ibn Zohr a ouvert une antenne à Azrou, le problème de transport se pose toujours. Oulad Teima commence à grandir mais il faut toujours aller jusqu’à Taroudant à 44 km pour régler des affaires administratives. Plusieurs citoyens ont exprimé des doléances dans ce sens et on attend encore.  

Renforcer le système de santé et rénover l’infrastructure urbaine  

Lors de la 37e étape de la caravane, les Indépendants se sont rendus à Ouled Teïma, une ville située entre Taroudant et Agadir. 500 personnes les y attendaient, pour dire leurs difficultés et proposer de nouvelles perspectives à la commune.

D’après les échanges, le principal problème réside dans le secteur de la santé. L’hôpital ne suffit pas à prendre en charge tous les patients et les dispensaires ne sont pas assez nombreux pour compléter le dispositif. Le constat est sans appel : manque de personnel et de médicaments pour soigner tout le monde. De plus, certains équipements médicaux font cruellement défaut et beaucoup de malades ne peuvent pas être traités correctement. Par exemple, il n’y a pas de centre de dialyse à proximité. A cela, s’ajoutent, selon eux, des pratiques de clientélisme, qui nuisent au fonctionnement de l’établissement.

Le chômage est souvent revenu parmi les autres thèmes évoqués durant la rencontre. Touchant surtout les jeunes diplômés, il génère de nombreuses difficultés, telles que la délinquance, dans une ville où le pouvoir d’achat est relativement faible. Les participants déplorent le manque de projets économiques à Ouled Teïma, où l’industrie est en déclin et où seule l’agriculture semble pouvoir apporter des solutions. Tous espèrent le développement d’activités durables, offrant du travail tout au long de l’année.

Autre sujet abordé par les citoyens, l’éducation souffre elle aussi d’un manque de moyens et de personnel. Les enseignants sont désemparés face au grand nombre d’élèves et aux faibles équipements dont ils disposent pour les accueillir. En ce qui concerne les étudiants, l’offre de formation semble mal adaptée aux besoins du marché du travail et souvent il faut quitter la ville pour pouvoir étudier.

Plus généralement, les habitants se plaignent de la faiblesse des infrastructures de la commune : les routes sont en mauvais état, les rues sont rarement éclairées, les réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement sont défaillants, etc. Autant de problèmes qui rendent la vie quotidienne difficile et suscitent de nombreuses attentes.

 Proposition des citoyens  

  • Améliorer le secteur de la santé en adoptant une bonne gouvernance. Réduire  les délais d’attente des rendez-vous et consultations et activer le programme Ramed pour qu’il fonctionne à pleine capacité ;
  • Créer de nouvelles spécialités, mettre à disposition un nombre suffisant de cadres et d’équipements médicaux au sein de  l’hôpital de proximité ;
  • Mettre à disposition des médicaments pour les personnes atteintes de maladies chroniques ;
  • Généraliser l’octroi de bourses universitaires ;
  • Mettre en place un moyen de transport pour les étudiants de Ouled Teïma vers les campus universitaires d’Ait Melloul, Agadir et Taroudant ;
  • Réduire le nombre d’étudiants dans les salles de classes en aménageant de nouveaux établissements et généraliser le transport scolaire pour les élèves ;
  • Lutter contre l’abandon scolaire et accorder une attention particulière  à la scolarisation des jeunes filles et des élèves en situation de handicap ; 
  • Améliorer l’éclairage public et rénover  le réseau de voirie ;
  • Garantir l’application du droit du travail en renforçant  l’inspection du travail ;
  • Développer des espaces verts et résoudre les problèmes liés à l’assainissement ;
  • Prendre soin de la jeunesse en aménageant des terrains de jeux gazonnés et des maisons des jeunes.
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