Lahbib,
Les habitants de Mohammedia ont besoin d’un grand hôpital. C’est la priorité et la demande principale des citoyens. J’ai l’impression que l’état de l’hôpital Moulay Abdellah est inchangé, c’est le même que dans mes souvenirs d’enfance. Il n’est pas normal que la population et la ville grandissent sans que l’hôpital n’augmente sa capacité et n’améliore ses équipements. Les médecins et infirmiers sont en sous-effectif, et le peu de médicaments disponibles tombent rapidement en rupture. À cause de cela, un trop grand nombre de malades en situation précaire n’ont pas accès aux traitements.
D’autre part, la situation économique de Mohammedia s’est beaucoup détériorée ces dernières années. Cela se reflète sur le taux de chômage et la cherté de la vie. Il nous faut une solution au problème de la Samir. C’était le poumon économique de la ville. Depuis sa fermeture, la pauvreté et la précarité sont de retour. Même la commune qui remplissait ses caisses grâce aux impôts locaux que générait la Samir en souffre. Ces impôts locaux servaient en effet à financer l’entretien des routes et des boulevards. Les jeunes sont victimes du manque d’opportunités de travail. Dans ces conditions, comment peuvent-ils envisager l’avenir? Nos maisons des jeunes n’ont pas de moyens pour organiser des activités et des animations pour les habitants.
Nous avons également un problème de mobilité entre Mohammedia et Casa, les moyens de transport ne sont pas à la hauteur, nous aimerions qu’ils soient comme ceux qui vont à Rabat. L’état des moyens de transport qui relient la ville à Casablanca est déplorable, les bus sont délabrés, les vitres sont cassées. Les usagers vivent un véritable calvaire !
L’infrastructure s’est dégradée : avant, dès qu’il y avait un trou ou un équipement abîmé, il était rapidement réparé, maintenant ce n’est plus le cas. Il faut prendre soin de la ville, quand c’est bien entretenu, cela se voit. Regardez comment l’équipe de foot a bien évolué, il faut prendre exemple sur cette amélioration, dans l’infrastructure, pour tout ce qui tient des biens publics et sociaux.
La caravane 100 Villes, 100 Jours s’est virtuellement arrêtée à Mohammedia, au milieu du mois de juin, pour rencontrer 146 de ses habitants. Autrefois appelée Fedala, la ville possède une riche histoire : aux XIVe et XVe siècles, elle accueillait des marchands génois, vénitiens ou encore espagnols et servait de refuge aux corsaires de Salé, lorsqu’ils étaient poursuivis par les frégates françaises.
Aujourd’hui, Mohammedia est connue comme étant la “ville des fleurs” et sa douceur de vivre attire toutes les classes sociales, mais également une part considérable de touristes locaux. Ses citoyens sont fiers de sa position géographique stratégique, entre deux grandes villes que sont Rabat et Casablanca, mais aussi parce qu’elle se situe sur un littoral propice aux activités, telles que les sports nautiques ou la pêche. Toutefois, ils regrettent la perte de son identité et le peu de considération pour son histoire. La pollution du littoral et de nombreuses plages, prisées pendant la saison estivale, constitue également un point faible cité durant la rencontre
D’un point de vue économique, les participants décrivent une forte détérioration de la situation suite à la fermeture de plusieurs usines, telles que Fagor ou Procter & Gamble. Les habitants sont confrontés à un taux de chômage élevé. Un sentiment de précarité au sein des familles à faible revenu s’est également développé. Mais le problème le plus important a été la fermeture de la Samir. En effet, la station de raffinage offrait des opportunités d’emplois aux habitants et permettait aussi, grâce aux recettes fiscales, de financer les travaux de construction et de rénovation des infrastructures, telles que les routes, ou l’aménagement de jardins et d’espaces consacrés aux activités sportives.
Sur le plan de la santé, les participants soulignent la faible capacité d’accueil de l’hôpital Moulay Abdellah, due à l’expansion démographique, mais aussi au manque d’équipements, de médicaments et de personnel médical. Des cas de non-respect des horaires de travail et de mauvais traitement des patients, dans certains dispensaires, ont également été signalés.
Enfin, les habitants déplorent un problème de mobilité, car les transports publics ne sont pas à la hauteur de leurs besoins. Ils regrettent notamment l’absence d’une gare routière pour les voyageurs et déplorent le fait que le réseau de transport en commun ne desserve pas l’ensemble des quartiers de la ville.