Après la COP22 à Marrakech, le Maroc est de nouveau au centre de l’échiquier climatique mondial. A partir de lundi et jusqu’au 13 septembre, Agadir accueille une grande messe des acteurs non-étatiques engagés contre le dérèglement du climat. Ce deuxième Sommet dit « Climate Chance » se veut une plateforme de rencontres et de mobilisation pour une action collective autour de la mise en œuvre de l’accord de Paris et de la participation des acteurs non-étatiques à la réévaluation des Contributions Nationales (NDC’s). Plus que jamais en effet le chemin à parcourir pour contenir le réchauffement planétaire, semble tout aussi long que semé d’entraves.
En mai dernier, le président américain, Donald Trump a asséné un coup dur à la face du monde. Le locataire de la Maison-Blanche a retiré les Etats-Unis de l’accord historique sur le climat. Selon les spécialistes, cette décision pourrait sérieusement compliquer l’objectif de réduire le réchauffement mondial dans la limite de moins 2°C, de même qu’elle inquiète sur un possible effet « boule de neige ».
Une telle perspective est d’autant plus inquiétante que le dérèglement climatique est indéniablement lié aux autres défis majeurs inhérents à la lutte contre la pauvreté, l’accès à l’énergie durable, à l’eau et aux autres ressources, et au développement durable.
Pour les réseaux d’acteurs de la société civile, les collectivités locales et le secteur privé, le conclave d’Agadir sert justement d’occasion propice pour faire entendre à nouveau leurs voix et mettre en évidence leurs engagements, tout en favorisant un nouvel élan de mobilisation des Etats en faveur de solutions concrètes aux enjeux de l’heure.
Ces questions pressante seront au cœur des débats lors des différents forums et ateliers, telles la transition écologique et l’emploi, l’eau, les océans, l’agriculture, la forêt et la biodiversité, l’innovation et la gestion des ressources naturelles ou encore l’adaptation et le financement du climat.
De l’avis des organisateurs, en l’occurrence le Conseil régional Souss Massa et l’Association Climate Chance, cet évènement d’envergure internationale « s’annonce d’ores et déjà comme un succès ».
Quelque 3000 participants (membres des coalitions thématiques, élus, associations, ONG, ministres, entreprises…) sont déjà inscrits, indique-t-on, pour participer au Sommet auquel sont attendus, entre autres personnalités, les présidents de la COP20, Manuel Pulgar-Vidal, et de la COP22, Salaheddine Mezouar.
Avec plus de 80 ateliers de bonnes pratiques qui seront présentés autour d’une quinzaine de thématiques, l’édition 2017 de cette rencontre internationale sera un « moment important de valorisation du progrès de l’action des acteurs non-étatiques », selon Brahim Hafidi, président du Conseil de la région Souss-Massa.
Le sommet propose, en outre, des rencontres de haut niveau sur le Partenariat de Marrakech devant permettre d’amplifier l’action climatique sur les liens entre l’agenda 2030 pour le développement, le plan d’action genre et les droits de l’Homme, a fait valoir de son côté Salaheddine Mezouar, président de la COP22.
Pour la championne marocaine du Climat, Hakima El Haité, une importance capitale sera accordée aussi, lors de ce rendez-vous panafricain, aux enjeux du continent en matière d’adaptation, d’urbanisation et de coopération décentralisée.
Agadir est appelée à capitaliser sur les acquis du précédent rendez-vous planétaire sur le climat à Marrakech, un sommet de l’action avec une forte dimension africaine.
Durant les trois jours, les participants qui afflueront des quatre coins du monde auront à coeur de contribuer, à leur tour, à remettre l’enjeu climatique au coeur de l’agenda international sur les réponses à apporter aux besoins des populations, en particulier les plus vulnérables.
Force est de noter que la succession coup sur coup aujourd’hui de cyclones et de typhons, aussi puissants que destructeurs, à l’image de José, Harvey et Irma, sonne comme un douloureux rappel de l’extrême urgence d’agir face au changement climatique.
MAP