En 2017, cinq régions se sont accaparées près des trois quarts (72,4%) de l’effectif global de l’emploi, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Il s’agit de Casablanca-Settat (22,4%), de Marrakech-Safi (13,8%), de Rabat-Salé-Kénitra (13,5%), de Fès-Meknès (11,6%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,1%), a précisé le HCP lors d’une rencontre mercredi à Rabat, consacrée aux principaux résultats relatifs aux nouvelles thématiques couvertes par l’enquête nationale sur l’emploi.
Les autres régions affichent des parts variant entre 0,8% pour Dakhla-Oued Eddahab et 7,3% pour Béni Mellal-Khénifra, a ajouté la même source.
Par ailleurs, l’enquête a fait ressortir que le poids en termes d’emploi au niveau des régions de Dakhla-Oued Eddahab, de Casablanca-Settat, de Tanger-Tetouan-Al Hoceima et de Marrakech–Safi est plus important que le poids démographique, avec un écart relatif plus prononcé pour la région de Dakhla-Oued Eddahab (1,6 fois).
Pour le reste des régions, la part dans le volume global de l’emploi reste inférieure à celle dans la population totale, d’après le HCP qui a fait savoir que la région de Laâyoune-Sakia El Hamra connait l’emploi relativement le moins représenté en comparaison avec son poids démographique (0,8 fois).
Les données de l’enquête ont également fait état d’importantes disparités entre les différentes régions du Royaume par rapport à d’autres dimensions notamment, la qualification des actifs occupés, la précarité d’insertion dans le marché du travail, l’organisation de l’environnement du travail, la protection sociale que procure ce dernier, ainsi que de la perception des actifs occupés de leur emploi.
Ainsi, la proportion des actifs occupés n’ayant aucun diplôme a varié, durant l’année écoulée, entre 44,2% dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra et 66,5% à Béni Mellal-Khénifra et elle a dépassé la moyenne nationale (58,6%) au niveau de 7 régions.
S’agissant de la part de l’emploi non rémunéré, composé principalement des aides familiales, elle est passée en 2017 de 4,9% dans les régions du Sud à 25,4% dans la région de Béni Mellal-Khénifra et elle a enregistré des niveaux plus importants que la moyenne nationale (16,8%) au niveau de 5 régions, a relevé le HCP, notant que cette part a été environ 11 fois plus importante en milieu rural (33,5%) qu’en milieu urbain (3%).
L’enquête a fait aussi remarquer que 8,7% de l’ensemble des actifs occupés ont exercé des emplois précaires au titre de l’année 2017, principalement en tant qu’occasionnels ou saisonniers, précisant que cette proportion est passée de 4,5% dans la région de Casablanca-Settat à 15% au niveau de la région de Marrakech-Safi, pour culminer à 19% dans celle de Souss-Massa.
Pour ce qui est de la part des salariés ayant exercé un emploi sans contrat de travail, elle a varié dans une fourchette d’environ 30 points, passant de 52,9% dans la région de Rabat-Salé-Kénitra à 81,6% dans l’Oriental, a noté le HCP, ajoutant que cette part a dépassé le niveau national (64,8%) au niveau de 7 régions du Royaume.
Ladite enquête a également révélé qu’avec 40 points de différence, la part des salariés ne bénéficiant pas d’une couverture médicale passe de 32,2% dans la région de Dakhla-Oued Eddahab à 72,2% dans la région de Fès-Meknès, indiquant que cette part est en dessus de la moyenne nationale (58,1%) au niveau de la moitié des régions.
L’enquête nationale sur l’emploi qui, à partir de 2017, adopte un nouvel échantillon élargi de 60.000 à 90.000 ménages, introduit de nouvelles thématiques dans son champ d’investigation et intègre les nouvelles nomenclatures d’activités, de professions et de diplômes élaborées par le HCP sur la base des classifications internationales et adaptées à la réalité nationale en concertation avec les différentes institutions concernées.
Cette enquête porte sur les nouvelles thématiques prévues dans la réforme de l’enquête nationale sur l’emploi et qui sont en lien directe avec le marché du travail. Il s’agit en particulier de la relation entre les compétences de la main d’œuvre et les métiers exercés, de la préscolarisation des enfants âgés de 3 à 5 ans, de l’accès des femmes au marché du travail, du profil des entrepreneurs, de la couverture des systèmes de retraite et des caractéristiques des immigrants installés dans notre pays.
Outre ces thématiques, l’enquête nationale sur l’emploi a introduit d’autres questions visant à appréhender certains aspects des conditions sociales de la population marocaine particulièrement celle en âge d’activité. Ces questions portent essentiellement sur la couverture médicale, la mobilité des actifs occupés entre leurs lieux de résidence et de travail, les bassins d’emploi, l’utilisation des nouvelles technologies d’information et de communication ainsi que les noyaux familiaux.
MAP