Zahra E.
Ce qu’il y a de bien à Ain Aouda, c’est son climat et sa situation proche de Rabat. On peut dire que c’est une ville qui a de l’avenir. Pour ce qui est de nos besoins, la priorité c’est l’emploi.
Les entreprises installées sont insuffisantes pour employer tous les jeunes de la ville. Il faut également soutenir le travail associatif car il permet de venir en aide à la population et participe à son encadrement et à son orientation. Prenons l’exemple d’une femme au foyer qui prépare des pâtisseries : des aides peuvent lui permettre de rendre son travail lucratif, de le formaliser, voire même de lui faire bénéficier d’une couverture médicale, d’une retraite et de la formation nécessaire pour tenir une comptabilité en bonne et due forme. Il en va de même pour les artisans de la laine et de tapis ayant besoin d’aides pour la commercialisation de leurs produits, par exemple à travers la mise en place d’un marché profitable à tous.
Il y a des problèmes liés au secteur de la santé, nous n’avons que des dispensaires, l’un à Hay Rbaâtach et l’autre à Sidi Laarbi. Nous voulons un hôpital regroupant suffisamment de spécialités ! Ma fille est tombée malade et je n’ai pas réussi à trouver de spécialistes pouvant établir un diagnostic. Dans l’hôpital de proximité, on n’a trouvé personne pouvant la prendre en charge comme il se doit. Il n’y a même personne pour s’occuper des échographies ! Ain Aouda est en position très difficile en matière de santé, sans parler de son explosion démographique, il n’y a qu’à voir la taille de Hay Rahma ! Faute d’alternatives, nous sommes obligés de nous rendre à Temara ou à Rabat. On est nombreux à avoir été contraints d’aller jusqu’à l’hôpital Souissi, au beau milieu de la nuit, pour une urgence ! Au-delà du secteur public, nous aimerions bien voir des médecins spécialistes s’installer ici.
La rencontre virtuelle organisée par les Indépendants, pour donner la parole aux habitants de Aïn El Aouda, a permis de dresser un état des lieux préoccupant de la commune. En effet, les personnes connectées en visioconférence ont évoqué de nombreux problèmes qui y rendent la vie quotidienne difficile.
Situé dans la périphérie de Rabat, ce bourg agricole est touché par un taux de chômage élevé, en l’absence d’une réelle activité économique. La plupart des actifs travaillent dans la capitale ou à Témara et le manque de transport rend la trentaine de kilomètres pénible à parcourir.
Par ailleurs, les participants indiquent que plusieurs quartiers sont enclavés, en raison du mauvais état des routes et que l’habitat informel se développe depuis plusieurs années. Dans ces conditions, les citoyens s’inquiètent pour l’avenir.
La santé est également considérée comme une problématique importante de Aïn El Aouda. Un nouvel hôpital est prêt depuis trois ans, mais personne ne sait pourquoi son ouverture est suspendue. En attendant, les patients doivent se déplacer dans d’autres communes pour recevoir des soins. Le trajet est souvent complexe, car il n’y a pas suffisamment d’ambulances dans la région.
Enfin, le secteur de l’éducation n’est pas mieux loti : les écoles sont mal entretenues et manquent de professeurs pour offrir un enseignement digne de ce nom. De plus, les familles sont parfois peu sensibilisées à la scolarisation des enfants, et par conséquent, ne le considèrent pas comme étant une priorité.