Mohamed L.
“L’hôpital dispose d’une certaine infrastructure mais les ressources médicales sont insuffisantes pour une population de 100.000 habitants ! Pour voir un médecin, il faut attendre deux ou trois mois au moins. Comment peut-on attendre deux ou trois mois quand on est malade ? Le problème ce n’est même pas ça, le vrai souci est que cette situation est devenue normale ! Si quelqu’un meurt avant son rendez-vous avec le médecin, on se dit que c’est son destin et on prie pour le défunt et ses proches !
Quand on arrive aux urgences, pour une morsure de scorpion par exemple, la première chose qu’on vous demande c’est de payer. A quoi ça sert d’avoir des hôpitaux publics si la santé du citoyen n’est pas la première des priorités ?
L’activité agricole est correcte, mais il y a des problèmes d’eau. Quand il ne pleut pas suffisamment, il y a un grand manque d’eau pour l’irrigation. En revanche, il ne faut pas trop espérer des emplois dans des usines ou des sociétés. Et même quand on en trouve, c’est généralement saisonnier.
En ce qui concerne l’enseignement, même si la faculté Ibn Zohr a ouvert une antenne à Azrou, le problème de transport se pose toujours.
Oulad Teima commence à grandir mais il faut toujours aller jusqu’à Taroudant à 44 km pour régler des affaires administratives. Plusieurs citoyens ont exprimé des doléances dans ce sens et on attend encore.
Lors de la 37e étape de la caravane, les Indépendants se sont rendus à Ouled Teïma, une ville située entre Taroudant et Agadir. 500 personnes les y attendaient, pour dire leurs difficultés et proposer de nouvelles perspectives à la commune.
D’après les échanges, le principal problème réside dans le secteur de la santé. L’hôpital ne suffit pas à prendre en charge tous les patients et les dispensaires ne sont pas assez nombreux pour compléter le dispositif. Le constat est sans appel : manque de personnel et de médicaments pour soigner tout le monde. De plus, certains équipements médicaux font cruellement défaut et beaucoup de malades ne peuvent pas être traités correctement. Par exemple, il n’y a pas de centre de dialyse à proximité. A cela, s’ajoutent, selon eux, des pratiques de clientélisme, qui nuisent au fonctionnement de l’établissement.
Le chômage est souvent revenu parmi les autres thèmes évoqués durant la rencontre. Touchant surtout les jeunes diplômés, il génère de nombreuses difficultés, telles que la délinquance, dans une ville où le pouvoir d’achat est relativement faible. Les participants déplorent le manque de projets économiques à Ouled Teïma, où l’industrie est en déclin et où seule l’agriculture semble pouvoir apporter des solutions. Tous espèrent le développement d’activités durables, offrant du travail tout au long de l’année.
Autre sujet abordé par les citoyens, l’éducation souffre elle aussi d’un manque de moyens et de personnel. Les enseignants sont désemparés face au grand nombre d’élèves et aux faibles équipements dont ils disposent pour les accueillir. En ce qui concerne les étudiants, l’offre de formation semble mal adaptée aux besoins du marché du travail et souvent il faut quitter la ville pour pouvoir étudier.
Plus généralement, les habitants se plaignent de la faiblesse des infrastructures de la commune : les routes sont en mauvais état, les rues sont rarement éclairées, les réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement sont défaillants, etc. Autant de problèmes qui rendent la vie quotidienne difficile et suscitent de nombreuses attentes.