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Programme “100 Villes, 100 Jours”

Un dialogue national avec la population locale pour répondre à vos aspirations et demandes

100 Villes, 100 Jours : KHOURIBGA

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Youssef A.

A part le groupe OCP et quelques usines qui embauchent principalement les femmes, les opportunités de travail demeurent insuffisantes pour une ville aussi peuplée que Khouribga.Nous, les chauffeurs de taxi, nous le ressentons vraiment. Dans n’importe quelle ville, s’il n’y a pas d’activité économique forte, le secteur des transports en souffre. Il est important de signaler aussi que nous n’avons pas de station de taxis, surtout pour les petits taxis. Vous imaginez, même pas près de la gare routière, de l’hôpital, du marché hebdomadaire ! Et puis, nous avons aussi des problèmes à l’échelle nationale. Regardez combien de chauffeurs de taxis nous avons dans ce pays et nous continuons d’exercer dans l’informel, sans aucune protection, ni de garantie sociale. On travaille toute notre vie en sachant qu’une fois qu’on arrêtera ou si jamais on a un accident, personne ne nous prendra en charge.
S’ajoute à cela tout ce qui est lié à l’infrastructure : des routes non goudronnées principalement dans les quartiers populaires. Des fois, c’est à cause des sociétés qui creusent pour des travaux liés à l’eau ou à l’électricité et ils laissent les routes dans un état dégradé. Il y a également des problèmes d’éclairage public, l’absence de marchés structurés pour regrouper les vendeurs ambulants et l’absence de toilettes publiques ! 
L’hôpital Hassan II accueille des patients qui viennent de l’extérieur de Khouribga, par exemple de Oued Zem, Fkih Ben Saleh, etc… alors qu’il n’a pas la capacité de le faire, ni en termes d’équipements, ni en personnel ! Et plus particulièrement, le service des urgences. Les gens sont donc délaissés, des femmes viennent accoucher et ne trouvent même pas de lit.
Au niveau des écoles, d’une part, elles souffrent de l’encombrement et d’autre part, les prestations ne sont pas les mêmes : certaines proposent des cours de soutien et d’autres pas.

Faire bénéficier la ville des revenus liés à ses ressources

La rencontre de Khouribga est l’étape de la caravane des Indépendants qui a connu la plus forte participation. 2000 habitants sont en effet venus apporter leur contribution à l’initiative 100 Villes, 100 Jours, en partageant leur vision de la ville et en débattant de son futur.

La capitale mondiale des phosphates suscite un sentiment paradoxal chez les citoyens, entre fierté et déception. D’une part, les participants saluent l’activité principale de Khouribga, qui contribue pleinement au développement du Maroc, et d’autre part, ils constatent que la commune ne bénéficie pas de cette réussite. Ses infrastructures sont précaires et le niveau de pauvreté est préoccupant. Beaucoup d’habitants expliquent ainsi que le coût de la vie est trop élevé pour eux.

En dehors du Groupe OCP, l’activité économique de la ville est très faible, avec peu d’entreprises, et le taux de chômage est en hausse permanente. La plus grande inquiétude concerne les jeunes diplômés qui, faute de perspectives, sombrent parfois dans la délinquance.

Les citoyens stigmatisent également le secteur public, accusé de ne pas être à la hauteur d’une commune de cette importance. Les centres de santé sont très insuffisants et l’hôpital Hassan II semble totalement dépassé par la situation. En manque de personnel et d’équipements, les services médicaux sont incapables de soigner convenablement les patients. Par ailleurs, de nombreuses personnes fustigent le corps médical et appellent à une meilleure considération des patients, notamment les plus démunis.

Enfin, les établissements scolaires sont également visés par les critiques, à cause des faibles moyens dont ils disposent. Au-delà, tous espèrent qu’une nouvelle université permettra aux jeunes de se construire un meilleur avenir.

Propositions des citoyens:

  • Construire davantage de dispensaires, agrandir l’hôpital de la ville et l’équiper ;
  • Renforcer les effectifs en personnel soignant et assurer un contrôle et un suivi du personnel de l’hôpital ;
  • Aménager une zone industrielle et développer le secteur agricole ;
  • Aménager des stations de taxi dans les zones importantes de la ville ;
  • Construire davantage d’établissements scolaires publics et mettre à disposition des enseignants compétents ;
  • Encourager la promotion immobilière en matière de logements économiques ;
  • Prendre en considération les besoins des personnes en situation de handicap ;
  • Activer le système Ramed pour qu’il fonctionne à pleine capacité ;
  • Donner de l’importance aux langues et aux activités culturelles et sportives à l’école.

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Khouribga
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