Mhamed B.
En vérité, j’ai beaucoup de choses à dire, même si Bouknadel est une commune urbaine, on ne sent pas qu’elle a les caractéristiques d’une ville à proprement parler.
L’enseignement par exemple : il y a assez d’écoles primaires, mais il manque des collèges et des lycées. Et c’est à cause de cette carence en institutions qu’il y a de l’abandon scolaire. Certains élèves habitent loin des établissements secondaires et il leur est difficile de faire le trajet quotidien, en l’absence de moyens de transport scolaire.
Des travaux ont été entrepris pour améliorer l’infrastructure, mais ce n’est pas suffisant. Le réseau électrique constitue toujours un problème quotidien. La population et la ville grandissent et dans certains quartiers le réseau est saturé et il y a des coupures. Des réclamations ont été faites à la commune et à la société chargée du réseau pour qu’ils augmentent la capacité, mais les coupures subsistent et parfois, elles peuvent durer longtemps. La zone industrielle qui était prévue n’est encore qu’un projet, il n’y a pas d’usines ! Et le projet de marché de proximité n’a pas fonctionné. Si tu veux un revenu, tu dois le chercher en dehors de Bouknadel.
Par contre, concernant la santé, nous avons bien un hôpital qui a été inauguré fin 2017. Il est bien construit, mais il manque de personnel. Et puis, sachant qu’il n’y a pas de dispensaires dans les villages alentour, tous les malades y vont et il est très souvent saturé. Dieu est témoin du parcours pour recevoir des soins : même en arrivant tôt le matin pour pouvoir consulter, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Soit c’est le médecin, soit c’est l’accueil qui fait défaut. Il faut absolument trouver une solution et mettre à disposition plus de docteurs et d’infirmiers pour prendre en charge tout le monde.
Fin juillet 2020, la rencontre virtuelle dédiée à la ville de Bouknadel a réuni une trentaine de personnes sur la plateforme des Indépendants. Les participants ont passé en revue les atouts et les points faibles de la commune afin d’envisager le meilleur avenir possible.
Avec sa plage des Nations, ses fameux jardins exotiques, ou encore le musée Dar Belghazi, Bouknadel propose des activités variées à ses habitants. Néanmoins, certains aimeraient que la ville s’équipe également de terrains de sport, sans se focaliser sur le football, pour permettre aux jeunes de s’épanouir pleinement.
Au niveau du secteur de la santé, les citoyens connectés expliquent que la progression démographique n’a pas été prise en compte et qu’aujourd’hui les dispensaires ne sont pas suffisants. De ce fait, ils souffrent d’encombrement et les patients doivent parfois se déplacer dans d’autres villes pour recevoir des soins, alors même que les ambulances sont peu nombreuses.
L’analyse est la même pour l’éducation, avec des écoles surpeuplées qui ne peuvent assurer un enseignement de qualité. De plus, le manque de collèges et de lycées pousse parfois les élèves tout droit vers l’abandon scolaire. Ce sujet préoccupe particulièrement les participants.
Enfin, les habitants rappellent que plusieurs usines ont fermé récemment leurs portes et qu’il faudrait soutenir les jeunes porteurs de projets pour créer de nouveaux emplois. Parfaitement située entre Rabat et Kénitra, Bouknadel devrait pouvoir attirer plus d’investisseurs. Un soutien est ainsi espéré pour améliorer la situation économique.