L’industrie adopte à son tour une approche régionalisée afin d’accéder à un nouveau palier d’émergence, de localiser les activités productives au plus près des citoyens, et de capitaliser sur le potentiel de toutes les régions du Royaume, a affirmé le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy.
La déclinaison régionale du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 (PAI) pour la région Souss-Massa vient conforter la démarche de régionalisation du Royaume, a souligné M. Elalamy dans une allocution présentée devant SM le Roi Mohammed VI, dimanche à Agadir, lors de la cérémonie de présentation de cette déclinaison et de signature des conventions y afférentes.
Cette démarche de régionalisation active, vise à mettre le citoyen au cœur du processus de développement et des politiques publiques, afin de lui permettre d’exprimer pleinement son potentiel et de bénéficier des opportunités que recèle sa région, a poursuivi le ministre, notant que l’analyse de la région Souss-Massa fait ressortir une évolution notable de ses infrastructures, avec 7.000 km de routes, 250 km d’autoroutes, un aéroport international et 8 zones industrielles.
Cette région dispose également d’expertises fortes et reconnues, qui en font la première région exportatrice d’agrumes, a-t-il dit, faisant observer que cette région contribue aussi à 35% de la pêche nationale et assure 18% du tourisme.
S’agissant du secteur industriel, M. Elalamy a soutenu que la région Souss-Massa bénéficie d’atouts certains, en particulier pour l’agro-alimentaire, et qu’elle présente aussi un fort potentiel dans les secteurs tels que le cuir, l’offshoring et les équipements automobiles.
Malgré ces atouts, la région Souss-Massa enregistre, selon le ministre, un déficit d’investissements industriels, dans la mesure où elle n’a pu capter que trois grands projets industriels, sur les 46 qui ont été approuvés par la Commission Nationale des Investissements, et que «la mobilisation du foncier de l’Etat, n’a concerné que 296 hectares, soit huit fois moins que les régions de Marrakech-Safi ou de Tanger-Tétouan-Al Hoceima».
Pour remédier à ce déficit, la déclinaison du PAI par région a fait l’objet d’une approche volontariste visant à conforter les secteurs industriels existants tout en développant de nouveaux créneaux, a relevé M. Elalamy, citant, à titre d’exemple, l’infrastructure du secteur de la construction navale qui engagera au niveau national près de 5 milliards de dirhams d’investissement, dont une composante Chantier Naval Souss-Massa y est déjà intégrée.
Le ministre a, en outre, indiqué que l’agro-industrie sera renforcée au niveau de la région, pour créer une véritable plateforme de transformation des produits agricoles, soulignant la mise en place d’un partenariat renforcé entre les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie au profit des opérateurs, à travers un programme conjoint d’accompagnement impliquant le Fonds de développement industriel (FDI) et le Fonds de développement agricole (FDA), ainsi que la mise à disposition de l’agropole.
Le secteur de la chimie, a-t-il ajouté, connaîtra un accompagnement spécifique, favorisant le développement des filières de la chimie organique et de la chimie verte.
«Nous favoriserons également l’implantation de nouveaux écosystèmes industriels prometteurs, tels que les sous-traitants automobiles, le cuir, les matériaux de construction, la plasturgie et l’offshoring», a affirmé M. Elalamy, qui a tenu à préciser que les projets déjà identifiés, en partenariat avec les fédérations professionnelles, ambitionnent de créer 24.000 emplois industriels à terme.
Pour appuyer cette nouvelle dynamique, la région réservera des subventions destinées au foncier industriel pour améliorer sa compétitivité, a relevé le ministre, notant qu’en plus de l’accompagnement du secteur bancaire, l’Etat et le privé mettent en place cinq leviers complémentaires.
Il s’agit, selon M. Elalamy, de l’aménagement d’une zone franche industrielle de 300 ha, intégrée dans une zone urbaine, qui donnera accès à un foncier industriel aux standards internationaux et à des prix compétitifs, et qui permettra de renforcer l’attractivité de la région et d’y drainer des activités exportatrices et créatrices d’emplois.
Il est également question de l’accompagnement par l’OFPPT des industriels dans la formation et la qualification de leurs ressources humaines, et de la réalisation d’un Technopark et d’une Cité de l’innovation.
Le Technopark, qui sera destiné aux PME et aux Start-up du secteur des TIC, mettra à disposition des locaux prêts à l’emploi avec des services d’accompagnement, a précisé le ministre, assurant que la Cité de l’innovation permettra de doter la région d’une infrastructure d’accueil technologique, facilitant l’accompagnement des jeunes porteurs de projets innovants.
Côté financier, M. Elalamy a indiqué que 500 millions de dirhams seront affectés par le FDI et le FDA aux projets industriels de la région, alors que le secteur privé de la région consacrera 500 millions de dirhams pour investir dans ces projets industriels.
«Grâce à cette implication nouvelle de toutes les parties prenantes, les projets industriels qui seront développés dans la Région Souss-Massa pourront être réalisés par les opérateurs avec un apport limité à 20% du montant de ces projets» a dit le ministre, soulignant que les 80% seront financés par des investisseurs privés de la Région (20%), les subventions des Fonds de Développement Industriel et de l’Agriculture (20%), et le secteur bancaire (40%).
MAP