Le Maroc est le premier pays africain à se doter d’une plateforme pour le traitement des déchets contaminés par les Poly Chloro Biphényles (PCB), a affirmé, mardi à Rabat, le Coordonnateur résident des Nations Unies et représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) par intérim, Philippe Poinsot.
« La concrétisation du programme national « Gestion et Élimination Sécurisée des PCB/Pilier II » place le Maroc à l’avant-garde des pays émergents dans la lutte pour la protection de l’environnement contre les effets néfastes, étant donné qu’il a été le premier pays d’Afrique à se doter d’une plateforme de traitement des équipements contaminés par les PCB », a relevé M. Poinsot, lors de la cérémonie de clôture des activités de ce programme.
Il a souligné qu’en ratifiant la convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POPS), le Maroc s’est engagé à se conformer à ses dispositions et plus particulièrement celles relatives à la gestion écologiquement rationnelle des PCB, visant l’arrêt de l’utilisation à l’horizon 2025 des équipements contaminés par les PCB et l’élimination de tous les déchets les contenant au plus tard en 2028, a indiqué M. Poinsot, également représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Le responsable onusien a, par ailleurs, relevé que ce programme, mis en place par le Secrétariat d’État chargé du développement durable avec l’appui financier du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), en collaboration avec l’ONUDI et le PNUD, et dont la clôture intervient au lendemain de la Journée mondiale de l’environnement et parallèlement à la Conférence internationale organisée à New-York sur la préservation des océans, repose sur deux piliers complémentaires qui ont été simultanément mis en œuvre.
« Le Pilier I, appuyé par le PNUD, a permis de renforcer les capacités nationales en matière de gestion sécurisée des PCB, sensibiliser et former tous les acteurs concernés sur la problématique de ces polluants dangereux et sur les bonnes pratiques pour leur élimination sécurisée », a-t-il expliqué, notant qu’il a également permis de collecter, exporter et éliminer plus de 1.000 tonnes d’équipements contenant des PCB.
Le Pilier II de ce programme, appuyé par l’ONUDI, a, quant à lui, permis l’identification des transformateurs à l’huile minérale contaminés par les PCB, et la mise en place de la plate-forme de réhabilitation et de traitement des appareils contaminés par les PCB qui a permis la décontamination d’environ 450 tonnes d’équipements contaminés, a ajouté M. Poinsot.
De son côté, la secrétaire d’Etat chargée du développement durable, Nezha El Ouafi, a indiqué que la gestion et l’élimination écologiquement rationnelle des « PCB » constituent un axe prioritaire du Plan national de mise en oeuvre (PNM) et ont fait l’objet depuis 2010 du programme « PCB » qui a défini comme priorités nationales, le renforcement du cadre réglementaire dans le domaine des « PCB » et l’élimination écologiquement rationnelle des appareils contenant ou contaminés par les « PCB » inventoriés au niveau national, entre autres.
Elle a aussi souligné que le programme « PCB » a permis la réalisation de plusieurs activités, au niveau national, dans le cadre du pilier I, notamment un inventaire qui a permis d’identifier 600 tonnes d’appareils hors service à PCB pur, et dans le cadre du pilier II, d’une campagne nationale d’analyse de 6.000 transformateurs susceptibles d’êtres contaminés par les « PCB » qui a permis l’identification de 3.569 tonnes d’équipements contaminés.
« Depuis le démarrage du programme « PCB », 1.530 tonnes d’équipements ont été traités et éliminés, ce qui représente 37% de la quantité inventoriée au niveau national », a ajouté Mme El Ouafi.
Elle a également fait savoir que la première plateforme de traitement et de réhabilitation des appareils électriques contaminés par les « PCB » au niveau de l’Afrique et des pays arabes a été mise en place en 2015 à Bouskoura, dans le cadre du pilier II du programme « PCB ».
« Cette plateforme, qui constitue la première filière de gestion et de valorisation des déchets dangereux au niveau national, permet d’assurer notamment le traitement des transformateurs contaminés par les « PCB » et l’élimination par exportation vers des centres spécialisés à l’étranger, de tous les autres équipements à « PCB » pur ou hautement contaminés par ces substances dangereuses », a souligné la responsable.
Cette cérémonie de clôture du programme PCB a été marquée par la présentation du bilan des réalisations et des résultats de l’évaluation finale et la présentation du Plan d’action des PCB 2018-2028, outre la remise des attestations de traitement aux personnes ayant participé aux opérations de traitement des équipements contaminés par les PCB.
Le Maroc, premier pays africain doté d’une plateforme pour le traitement des déchets PCB
mardi, 6 juin, 2017 -00:06
