Said A.
Les écoles publiques ne se valent pas. Certaines sont bien, tandis que d’autres sont médiocres et mal gérées. Alors tout le monde les fuit. Il n’y a ni attention particulière, ni suivi personnalisé et par conséquent l’élève se sent laissé pour compte. Il faut plus de contrôle des équipes pédagogiques.
La vie scolaire est réduite au strict minimum. Les activités culturelles, pédagogiques et artistiques sont quasiment inexistantes. Les associations sportives scolaires n’existent que sur le papier. La preuve : aucune manifestation, aucun exploit d’une équipe scolaire et aucun champion repéré dans un cadre scolaire. Il faut aussi une meilleure orientation et une motivation des équipes pédagogiques mais également administratives. Des fois, il y a des propositions de quelques instituteurs qui rencontrent le refus de l’administration ! Ce genre d’activités sont extrêmement importantes pour combler le sentiment de vide de certains élèves.
La majorité des spécialités proposées par la formation professionnelle est dépassée. L’offre de formation doit être adaptée au tissu économique. Taroudant est une ville portée par le tourisme et l’artisanat, alors que nous n’avons pas d’offre de formation dans ces domaines ! Lorsqu’on donne un diplôme à quelqu’un, alors qu’il n’y a pas de besoin adéquat, cela revient à délivrer un certificat de chômage officiel !
L’hôpital provincial Mokhtar Soussi absorbe les besoins de 89 communes. Il ne répond même pas aux besoins de la population de la ville Taroudant toute seule, ni en termes de capacité d’accueil, ni en termes de spécialités. Pas de diabétologue, pas d’endocrinologue et pas de neurochirurgien ! Le nombre de lits en réanimation est dérisoire et nous n’avons pas d’IRM. Plusieurs analyses ne sont pas proposées à l’hôpital et les titulaires du Ramed doivent les faire à l’extérieur et payer plein pot !
La population active est en hausse mais le développement économique est très faible. Les unités agroalimentaires installées ici font du conditionnement pour l’export. Nous n’avons pas d’industries de transformation avec une valeur ajoutée forte. Le souci aussi, c’est que ces unités travaillent 2 ou 3 mois par an, alors que si nous avions des usines de jus ou de sauce tomate par exemple, elles travailleraient toute l’année !
Il faut promouvoir la ville pour attirer des touristes et des investisseurs. Malheureusement, on organise surtout des actions de divertissement ponctuelles qui n’ont pas une grande portée.
Début 2020, la caravane des Indépendants s’est rendue à Taroudant, au cœur de la vallée du Souss. Là, entre le Haut Atlas et l’Anti-Atlas, une discussion s’est engagée avec 240 habitants, venus partager leur perception de la ville et leurs idées pour l’avenir.
S’ils apprécient le calme et le sentiment de sécurité qui règnent dans la commune, les participants craignent la disparition de leur identité culturelle. Fiers de leur histoire et de leurs traditions amazighes, ils aimeraient les faire vivre à travers l’artisanat et le développement du tourisme. Certains rappellent ainsi qu’il s’agit de l’une des plus anciennes villes qui a été élevée au rang de capitale impériale par le sultan Saadien Ahmad al-Aaradj en 1543.
Le niveau de vie est considéré comme relativement faible par les citoyens, et tous soulignent le manque d’emplois. L’absence de zones industrielles et le manque de projets d’investissements sont source d’inquiétude. Les habitants de Taroudant voudraient profiter pleinement du potentiel touristique de leur ville et plus largement de la région. Les remparts de la cité et leurs fameuses portes, l’artisanat local, notamment les tanneries devraient attirer de nombreux visiteurs et permettre de développer de nouvelles activités.
Le niveau de vie est considéré comme relativement faible par les citoyens, et tous soulignent le manque d’emplois. L’absence de zones industrielles et le manque de projets d’investissements sont source d’inquiétude. Les habitants de Taroudant voudraient profiter pleinement du potentiel touristique de leur ville et plus largement de la région. Les remparts de la cité et leurs fameuses portes, l’artisanat local, notamment les tanneries devraient attirer de nombreux visiteurs et permettre de développer de nouvelles activités.
Enfin, l’éducation est aussi signalée comme défaillante à Taroudant : entre l’encombrement des classes et le manque de compétences pédagogiques de certains enseignants, les élèves paraissent souvent livrés à eux-mêmes. Par ailleurs, le manque d’équipements pédagogiques et l’absence de transport scolaire semblent condamner les élèves à la déscolarisation. Un constat amer, pour une ville qui abrite l’Institut des études religieuses Mohammed V, ayant formé la majorité des élites de la région.