Jawad A.
“La ville de Ouislane dispose de ressources financières importantes mais la population n’en bénéficie pas. Nous déplorons les problèmes d’éclairage public et des routes dégradées. Les jardins publics sont inexistants. Et puis pourquoi nous n’avons pas d’annexe universitaire qui permettrait d’éviter aux étudiants de parcourir chaque matin 15 km pour aller étudier ? Pourquoi nous n’avons pas plus de spécialités au niveau du centre de formation professionnelle ? Non seulement la population de Ouislane en bénéficiera mais également celles de Sbaâ Ayoun, Lamhaya, Taoujtat et Bouderbala. Pourquoi toutes ces populations doivent-elles aller jusqu’à Meknès? Pareil pour la santé. Il n’y a ni hôpital digne de ce nom ni maternité et les populations de toutes les zones que j’ai citées doivent encore une fois aller à Meknès. C’est fastidieux, coûteux et surtout dangereux. Des vies humaines sont perdues sur le trajet qui nous sépare de Meknès !
De plus, il n’y a pas un jour qui passe sans qu’il n’y ait un accident de la circulation sur la route qui lie Ouislane et Meknès. Les virages sont dangereux et les automobilistes ne respectent pas la limitation de vitesse. Pour y remédier, pourquoi on ne construit pas un pont comme celui entre Salé et Rabat ?
Je me demande aussi pourquoi on n’a pas une école où chacun paierait en fonction de sa situation matérielle, au lieu d’avoir un système à deux vitesses. Maintenant il y a une disparité énorme entre les différentes classes sociales pour un service qui doit être proposé à tous les citoyens et avec la même qualité.
Je constate qu’il n’y a pas suffisamment d’efforts déployés pour moderniser Ouislane et en faire une vraie ville à l’image des autres. Plusieurs infrastructures manquent à notre cité et nous nous trouvons souvent obligés d’aller jusqu’à Hamria à Meknès.
Les jeunes n’ont pas de travail. Ils sont désoeuvrés ! Pour être tout à fait franc, je dirai que la société civile ne joue pas son rôle non plus. On ne peut pas tout mettre sur le dos des autorités. Nous sommes dans le même bateau, ça veut dire que les citoyens aussi doivent assumer leurs responsabilités. Malheureusement, même les intellectuels ne jouent pas leur rôle en termes d’encadrement et de propositions d’idées pour améliorer la gestion des affaires publiques.”
Rénover la ville et créer des centres médicaux
Marquée par la présence d’un millier de personnes, la réunion publique de Ouislane a constitué un évènement majeur de l’initiative 100 Villes, 100 Jours. Ainsi, les nombreux participants ont longuement débattu des atouts et des faiblesses de leur ville, que tous voudraient voir plus active.
Grâce à son emplacement en bord de fleuve, Ouislane est proche de terres agricoles fertiles qui lui offrent un fort potentiel économique. De plus, elle possède un patrimoine historique important, susceptible d’être mis en valeur pour des fins touristiques. Mais ces avantages ne sont pas exploités car, selon les habitants, les infrastructures sont défaillantes : routes mal entretenues, manque de transports en commun, éclairage insuffisant, etc.
La ville attire en effet peu d’investisseurs et le taux de chômage dépasse les 20%. Les participants expliquent que le coût de la vie est relativement élevé et que l’activité économique est au ralenti depuis longtemps. De plus, les jeunes ne trouvent pas d’opportunités et, faute d’offre de formation professionnelle, sont tentés de partir. Beaucoup ne peuvent pas étudier, et certains abandonnent l’école très tôt, car les établissements scolaires n’ont pas la capacité d’accueillir tous les élèves dans de bonnes conditions.
Enfin, la santé représente l’autre grand point noir de Ouislane. Les centres médicaux sont trop peu nombreux et l’hôpital manque de personnel pour fonctionner convenablement. En l’absence de plusieurs spécialités, les habitants sont souvent obligés d’aller à Meknès, alors même que le trajet peut s’avérer risqué. Par ailleurs, plusieurs critiques sont formulées à l’encontre des services médicaux, considérés comme peu professionnels et ne respectant pas les bénéficiaires du Ramed.
Propositions des citoyens: