Abdellah M.
Le premier point à aborder est celui des eaux usées ! Il y a souvent des problèmes et des fuites qui causent beaucoup de dégâts. Il y a eu des efforts de réparation des routes et des trottoirs mais pour ce qui est des eaux usées, ce n’est toujours pas réglé. En gros, on répare la façade et c’est tout !
A côté de ça , il y a également le problème des charrettes. En l’absence de vrais moyens de transport, les charrettes restent le moyen le plus utilisé par les gens qui viennent des quartiers périphériques de la ville. Mais c’est trop ! Allez voir le carrefour des rues de Damas et de la Marche verte: ça bloque la circulation, les klaxons fusent et c’est un brouhaha incroyable. Les bêtes au milieu de la route et personne n’intervient pour organiser ça ou l’interdire.
Il faut également inculquer des valeurs de civisme et de patriotisme. Et pour cela, il faut commencer dès le plus jeune âge et ça passe forcément par l’école. Malheureusement nos écoles ne remplissent pas ce rôle. Et il y a plus grave. Par exemple, aux abords de quelques écoles comme Chahed Mekki ou Général Kettani, on trouve des dealers qui vendent de la drogue aux élèves. Il faut trouver une solution à ça ! La santé ne concerne pas que le corps, mais aussi tout ce qui est psychologique ! Je ne sais pas si c’est une lacune de notre système de santé ou bien est-ce que c’est un sujet tabou chez nous.
Nous avions un hôpital psychiatrique de renommée internationale. Il y avait un lac avec des poissons, une forêt, des oiseaux, un terrain de foot, un cinéma, on se serait cru en Europe. Demandez aux natifs de Berrechid, ils vous raconteront.. Et maintenant ? C’est devenu une ruine, tout a disparu.! Les responsables doivent visiter l’hôpital pour prendre conscience de ce qu’on y vit. Les personnes qui y sont internées souffrent beaucoup ! Les accouchements posent problème. Il arrive souvent qu’une femme enceinte se présente et qu’on lui dise que c’est un cas compliqué et qu’il faut aller à Settat. Et une fois là-bas elle accouche normalement. Est ce que c’est parce que ceux d’ici ne sont pas suffisamment compétents, je ne sais pas…
Et pour continuer ce que je disais à propos de l’enseignement, nous devons soit payer des heures supplémentaires pour les enfants, soit les inscrire dans une école privée. Et vous savez comment ça marche dans le privé. Dès qu’on se pointe, il faut commencer déjà par payer les frais de dossier et puis chaque année les tarifs augmentent. Voilà ça donne un peu une idée sur ce système…
Ville réputée pour ses secteurs agricole et industriel, Berrechid fut l’une des étapes les plus productives de la caravane des Indépendants. Les échanges ont en effet été très riches, avec 600 participants particulièrement intéressés par l’évolution de la commune.
Les habitants sont très fiers de leur histoire et notamment de la tribu des Ouled Hriz. L’identité de la ville en est très imprégnée et plusieurs personnes regrettent qu’il n’y ait pas plus d’événements culturels tout au long de l’année. Plus généralement, les participants trouvent que Berrechid est mal entretenue et que ses infrastructures sont dépassées, notamment en ce qui concerne l’eau, l’électricité et l’assainissement. De même, ils estiment que les routes sont en mauvais état, malgré de récents efforts, et qu’il n’y a pas assez de transports en commun pour réellement développer la commune.
Aussi, malgré le fort potentiel agricole et industriel, les opportunités de travail sont rares et le taux de chômage demeure élevé depuis plusieurs années. Certains y voient une cause de l’augmentation préoccupante de la criminalité en ville. Pour progresser, les habitants recommandent de développer la zone industrielle et de construire plus de logements sociaux. Ils ajoutent également qu’il est urgent de lutter contre le favoritisme dans le marché du travail.
En ce qui concerne le secteur public, les besoins sont aussi très importants. Le célèbre hôpital psychiatrique n’est plus que l’ombre de lui-même et les autres établissements ne sont pas suffisamment équipés. Les services médicaux sont décrits comme totalement débordés et les patients doivent se rendre à Settat ou à Casablanca pour plusieurs spécialités, alors que le nombre d’ambulances médicalisées reste très faible.
Enfin, le secteur de l’éducation semble logé à la même enseigne : les salles de classe sont surpeuplées et il est très difficile pour les élèves de suivre leurs cours.