Dans un communiqué rendu public à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le HCP fait savoir que 162.000 de ces enfants exercent un travail dangereux, ce qui correspond à un taux d’incidence de 2,3%.
Les enfants astreints à ce type de travail sont à 76,3% ruraux, 81% masculins et à 73% âgés de 15 à 17 ans, précise la même source, ajoutant qu’ils sont au nombre de 38.000 en milieu urbain, soit 85,6% des enfants au travail dans les villes (45.000 enfants) et 1% de l’ensemble des enfants citadins (4.026.000 enfants).
Dans le cas des ruraux, fait remarquer le HCP, « ces proportions sont respectivement de 124.000, 61,4% (202.000 enfants) et 4% (3.023.000 enfants) ».
L’enquête fait également ressortir que quatre régions du Royaume abritent 70% des enfants astreints à ce type de travail, avec en tête Casablanca-Settat (25,3%), suivie de Marrakech-Safi (20,3%), Rabat-Salé-Kénitra (12,7%) et Fès-Meknès (11,7%).
Parmi les enfants de sexe masculin, 132.000 exercent un travail dangereux, 74,3% des garçons au travail et 3,7% de l’ensemble des garçons âgés de 7 à 17 ans respectivement, souligne le HCP, relevant que 10,6% des enfants exerçant un travail dangereux sont en cours de scolarisation, 81,4% ont quitté l’école et 8% ne l’ont jamais fréquentée.
En outre, l’enquête indique que le travail dangereux reste concentré dans certains secteurs économiques et diffères selon le milieu de résidence, précisant qu’en zones rurales, les enfants exerçant un travail dangereux se retrouvent en particulier dans le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche » (82,6%), alors qu’en villes, ils sont concentrés dans les « services » (52,7%) et dans l’ »industrie y compris l’artisanat » (32%).
Parmi les secteurs où le niveau d’exposition des enfants à ce risque est le plus élevé figure en particulier, le secteur des BTP avec 92%, suivi de l’ »industrie y compris l’artisanat » (83,7%), les « services » (82,4%) et l’ »agriculture, forêt et pêche » (58,6%), note le HCP, estimant que ce type de travail demeure l’apanage de certains statuts professionnels et diffère selon le milieu de résidence. En milieu rural, 73,3% des enfants exerçant un travail dangereux sont « aides familiales » et 19,6% « salariés », tandis que 43% des enfants sont « salariés », plus du tiers (34,6%) « apprentis » et 18,8% « aides familiales » en milieu urbain.
La même source souligne par ailleurs, que si l’incidence du travail dangereux au Maroc est de l’ordre de 2,3% (1% parmi les enfants de 7 à 14 ans et 6% parmi ceux âgés de 15 à 17 ans au niveau national), elle est, selon les statistiques de l’OIT, de 4,6% à l’échelle internationale, représentant ainsi le double du niveau national, faisant remarquer que cette incidence passe de 1,5% au niveau des Etats Arabes à 3,2% dans les Amériques, puis à 3,4% dans la région Asie-Pacifique, et à 4% en Europe et Asie Centrale pour culminer à 8,6% en Afrique.
En volume, sur un total d’environ 1,6 milliard d’enfants vivant dans le monde, 73 millions ou 4,6% vivent d’un travail dangereux, selon les statistiques des Nations Unies, citées dans le communiqué.
Le 12 juin 2018, le monde a célébré la Journée mondiale contre le travail des enfants sous le thème « Agir pour éliminer d’urgence le travail dangereux des enfants ». Cette année, et en vue de mettre en relief l’importance de la relation entre l’abolition du travail des enfants et l’amélioration de la sécurité et de la santé des jeunes travailleurs, la Journée mondiale contre le travail des enfants et la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail se sont associées dans une campagne commune sous le thème « Génération :Sécurité et santé ».
Cette campagne s’inscrit dans le cadre de la promotion des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’objectif 8 visant, en particulier, l’élimination du travail des enfants sous toutes ses formes d’ici 2025 et la promotion de la sécurité et de la santé au travail pour tous les travailleurs d’ici 2030.
A cet égard, le HCP rappelle que la Convention n° 182 de l’OIT, relative à « l’interdiction des pires formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination », définit le « travail dangereux » pour les enfants comme étant « le travail qui, par sa nature et les circonstances dans lesquelles il est effectué, est susceptible de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité des enfants ».
Cette convention, adoptée par le BIT en 1999 et entrée en vigueur en 2000, a été ratifiée par le Maroc en janvier 2001.